Cité dans l'enquête «Panama Papers» portant sur les opérations d'évasion fiscale, diffusée dimanche soir par des médias occidentaux, Abdessalem Bouchouareb est propriétaire d'une société, mais qui n'a jamais été active. Selon cette enquête journalistique, le ministre de l'Industrie et des Mines figure parmi les personnalités propriétaires de sociétés à l'étranger, ayant une compagnie domiciliée au Panama, du nom de Royal Arrival Corp, créée en avril 2015. En plus de cette société écran, Abdessalem Bouchouareb aurait également un compte bancaire en Suisse, à la NBAD Private Bank SA». L'enquête révèle aussi que la société du ministre de l'Industrie est gérée par le biais d'une autre compagnie du nom de Compagnie d'étude et de conseil (CEC) installée au Luxembourg. Dans un message émanant de la Compagnie d'étude et de conseil, repris hier par l'APS, on apprend que la société appartenant à Bouchouareb, la Royal Arrival Corp, a été créée «à l'initiative» de la CEC «pour gérer son patrimoine privé, mais n'a jamais été active». La CEC a tenu à préciser que la société en question «ne possède aucun compte bancaire». On apprend également que la Compagnie d'étude et de conseil a été mandatée pour agir pour le compte de Abdessalem Bouchouareb et qu'elle est à l'origine de la création de la société Royal Arrival Corp dont «la constitution s'est faite en toute transparence». Selon la CEC, Bouchouareb, «en apprenant nos démarches, a immédiatement demandé de geler (pendant l'exercice de ses mandats publics) toute utilisation de cette société et l'ouverture du compte bancaire à la NBAD Genève n'a, de ce fait, pas été concrétisée». La société «avait pour objet de reprendre et gérer des biens patrimoniaux existants avant l'entrée en fonction de Monsieur Bouchouareb», souligne toujours le message de la CEC signé par le fondé de pouvoir de la Royal Arrival Corp, Guy Feite. «La société n'a donc jamais été active dans aucun pays puisqu'elle n'a pas eu le moindre fonctionnement» et «n'a eu aucun compte à la NBAD puisque les formalités d'ouverture ont été annulées», soutient encore la CEC, établie au Luxembourg. Le quotidien français Le Monde, largement repris par les médias algériens, a révélé dans son édition d'hier, que Bouchouareb «a détenu une société établie au Panama, Royal Arrival Corp. Elle a été créée en avril 2015 à travers les services de la société de domiciliation d'entreprises offshore Mossack Fonseca». Selon le quotidien français, «dans un courriel adressé le 6 avril 2015 au bureau luxembourgeois de Mossack Fonseca, le Français Guy Feite, fondé de pouvoir de Royal Arrival Corp, confirmait que le bénéficiaire effectif de la société était bien le ministre en fonction depuis avril 2014, et tentait de rassurer quant à cette «personnalité politiquement exposée». Il a précisé que la raison d'être de Royal Arrival Corp est «la gestion d'un portefeuille de valeurs immobilières d'un montant de 700 000 euros, détenu actuellement à titre personnel». L'enquête Panama Papers réalisée par un consortium d'investigation composé d'une centaine de journalistes a révélé une vaste opération d'évasion fiscale impliquant de hauts responsables politiques, des sportifs ou des milliardaires dans le monde. Selon la presse occidentale, les journalistes ont eu accès à quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca. Des noms de l'entourage des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, syrien Bachar al-Assad, mexicain Enrique Peña Nieto et ukrainien Petro Porochenko, y figurent, ainsi que ceux de sportifs célèbres comme Michel Platini ou Lionel Messi. Cependant, les personnalités citées dans cette affaire ont considéré cette enquête comme «une manœuvre et une orchestration des services secrets américains».