«Autant dire que le karting est le fils naturel de la passion des Algériens pour le sport automobile, il a été conçu malgré l'inertie de la fédération. Aujourd'hui, il y a un championnat, le GPOK, qui tient la route avec du matériel appréciable et un niveau de compétitivité acceptable. A conditions identiques, de jeunes passionnés dans d'autres pays n'auraient pas fait mieux», reconnaît Abdelbaki Zakari, conférencier et spécialiste en sports mécaniques. Le karting est-il en train de prendre son envol en Algérie et de damer le pion aux autres disciplines du sport automobile ? L'école de formation pour les jeunes conducteurs est-elle en train de prendre, aujourd'hui, son essor ? La réponse ne peut être que positive en vue du nombre important de mordus du kart qui se déplacent chaque fin de semaine aux différents circuits de karting, que ce soit à Chéraga, à Bordj El Kiffan ou celui de Batna et de Laghouat. «Il y a certes un engouement particulier de la part des amoureux du karting mais ça reste un sport coûteux et qui demande beaucoup d'argent», dira Fahed Boukachabia, le chargé du marketing et communication de Mégakarting de Chéraga. Pour ce responsable, le congrès de la FIA pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), qui s'est tenu dernièrement à Alger, est un pas important pour la promotion du karting en Algérie. «Le karting est en train de se développer en Algérie à travers les émissions et les passages télévisés que nous organisons mais aussi à travers la participation de nombreux journalistes spécialisés aussi bien au niveau des chaînes de télévision algériennes privées que la presse électronique et les journaux. Nous venons de lancer, avec l'appui de la FIA, l'école de formation de Megakart et nous comptons aller le plus loin possible pour développer ce sport», poursuivra notre vis-à-vis. Notre interlocuteur ajoutera que l'organisation d'une étape du Grand Prix du karting GPKO en Tunisie est un signe fort de fraternité avec nos voisins de l'Est. «Dans ces moments difficiles pour nos frères tunisiens, l'organisation d'une telle étape était nécessaire pour nous. C'était l'occasion également de se frotter aux compétiteurs tunisiens et connaître notre niveau et nos capacités par rapport à eux». Quant à l'intérêt qu'ont les pouvoirs publics à développer cette compétition, Fahed Boukachabia dira que le ministre de le Jeunesse et des Sports a insisté lors de ce congrès sur l'engagement des pouvoirs publics à créer des circuits. «Il y a de nombreux projets de création de circuits de karting en Algérie. Une vingtaine à travers 20 wilayas du pays. C'est un engagement des pouvoirs publics pour promouvoir ce sport. Il y aura un circuit également à Bouinan, dans la wilaya de Blida, et à Sidi Abdellah». Notre vis-à-vis prévient contre l'utilisation d'un matériel ne répondant pas aux normes de sécurité. Ma crainte porte sur la probable utilisation de karts qui ne répondent pas aux normes et qui pourront être dangereux pour les pilotes. Il faudrait que les pouvoirs publics soient rigoureux dans le contrôle des machines afin de préserver les vies humaines. Nous ne voulons pas revivre l'épisode des véhicules importés de Chine, ne répondant à aucune normes de sécurité, envahir nos circuits», dira-t-il. Le GPOK qui tient la route Pour Abdelbaki Zakari, conférencier et spécialiste en sports mécaniques, l'évolution du karting en Algérie est très positive. «Cette évolution est le fruit d'efforts personnels et privés qui n'ont en aucun cas bénéficié d'un soutien des pouvoirs publics ou encore de la fédération. Autant dire que le karting est le fils naturel de la passion des Algériens pour le sport automobile, il a été conçu malgré l'inertie de la fédération. Aujourd'hui il y a un championnat, le GPOK, qui tient la route avec du matériel appréciable et un niveau de compétitivité acceptable. A conditions identiques, de jeunes passionnés dans d'autres pays n'auraient pas fait mieux». Interrogé sur la possibilité de survie du karting en l'absence d'un championnat national propre à lui et de circuits de karting homologués, notre vis-à-vis poursuivra que le championnat existe au niveau de la capitale et qu'il est organisé par la Ligue d'Alger et le NRDI. «Alger est la base de départ avec un championnat en pleine expansion qui fait office de niveau national», dira-t-il. En dehors de la capitale, et à l'échelle nationale, selon ce spécialiste, rien ne se fait à cause des défaillances au niveau de la Fasm. «Si nous voulons voir le karting tel qu'il se pratique à Alger s'étendre sur d'autres régions du pays et donner la possibilité à beaucoup d'Algériens de le pratiquer, il faut espérer que la Fasm fera preuve de la même compétence et efficacité que la Ligue d'Alger ou encore voir la Ligue d'Alger prendre le contrôle de la Fasm et transposer à l'échelle nationale le modèle de réussite qui est le sien au niveau local». Pour Fahed Boukachabia de Mégakarting de Chéraga, la participation de pas moins de 2000 à 2500 enfants dans le 9e Challenge Kids est une bonne nouvelle. «Nous avons plus de 6 enfants qui ont un bon avenir dans le karting et qui exercent actuellement dans un minichampionnat. Peut-être qu'ils pourront devenir de futurs champions.» Rappelons que le slalom FIA karting, organisé par le Mégakarting de Chéraga en marge du congrès de la région Mena à l'hôtel Hilton, a permis à nombreux jeunes amoureux du karting et dépourvus de moyens financiers d'acquérir un kart, de profiter de cette journée pour des poussées d'adrénaline.