Le bras de fer se durcit entre le ministère de l'Education nationale et les enseignants contractuels. Ces derniers campent sur leur position qui consiste à exiger une intégration directe sans condition. Même les concessions faites par la ministre du secteur, comme la valorisation de leur expérience professionnelle dans le prochain concours, ainsi que le paiement des arriérés de salaires, n'a pas pu entacher leur détermination. Hier, au cinquième jour de la grève de la faim, les enseignants bloqués dans la localité de Boudouaou (Boumerdès), ne comptent pas faire machine arrière. «Nous continuerons notre mouvement jusqu'à l'obtention de notre droit», a insisté Kamel Louzi, coordinateur régional et membre du comité national des enseignants contractuels et vacataires. Joint hier par téléphone, le syndicaliste a déclaré : «Nous maintenons notre action à défaut d'une bonne volonté à vouloir trouver une solution définitive.» Et d'ajouter : «Notre revendication est bien claire et le reste, ce n'est que de la fuite en avant.» Pour notre interlocuteur, toutes les tentatives du ministère sont vouées à l'échec, dont la dernière rencontre ayant regroupé jeudi le ministère et les différents syndicats du secteur. Dans une autre démarche d'apaisement, Nouria Benghebrit, a donné rendez-vous à ces syndicats pour discuter de la problématique des contractuels. Mais ce qui a bien du mal à fonctionner. Certains d'entre eux, dont le CLA, le Cnapest et le Snapap ont même quitté la réunion. «Le CLA a quitté cette réunion, car la ministre refuse de parler d'intégration, seule revendication des contractuels», a-t-il souligné dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Et ce, avant d'estimer de «maladresse», l'initiative de la ministre qui utilise les syndicats pour régler ce problème. Une correspondance à Sellal Ce problème a suscité un soutien et une solidarité de plusieurs parties, dont l'opinion publique, des associations, des instances syndicales et le personnel enseignant. En effet, des grèves ont été observées dans des établissements scolaires dans certaines wilayas comme Ouargla, Tamanrasset, El Bayadh, Khenchela, Béjaïa, Tiaret, Oran, Oum El Bouaghi, Adrar, El Oued, Relizane, Boumerdès et Alger. Quelque 100 établissements sans casquette syndicale ont soutenu les marcheurs. Les actions solidaires se multiplient dont des caravanes de solidarité en provenance de certaines wilayas comme Béjaïa, selon Louzi. Ce dernier n'a pas omis de faire part de la correspondance adressée mercredi au Premier ministre. «Nous avons saisi le Premier ministre par une lettre détaillée, signée par plusieurs députés dont Lakhdar Benkhellaf, Khaled Tazaghart et Naïma Madjer», a précisé notre interlocuteur. Appel à la retenue Face à l'impasse, le ministère s'est adressée, pour la énième fois, aux protestataires en les appelant à la raison et à la reprise des cours dans les plus brefs délais. «La ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, avait souligné jeudi, lors de sa rencontre avec les représentants des enseignants contractuels, en présence des syndicats du secteur et des associations de parents d'élèves, la nécessité d'œuvrer pour que les enseignants protestataires fassent preuve de sagesse et de sens de responsabilité pour reprendre les cours», a indiqué hier à l'APS le chef de cabinet du ministère de l'Education nationale, Abdelouahab Guellil. Et de préciser toutefois que «l'ancienneté sera valorisée sur une échelle de un point par année d'exercice à hauteur de six points». Devant ce bras de fer qui perdure, c'est l'incertitude totale dans les écoles où un troisième trimestre perturbé s'annonce déjà.