Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a appelé, hier, à partir de Tizi Ouzou, à la mobilisation des cadres de son ministère et de l'ensemble de la société pour lutter contre ce qu'il qualifie d'«idées étrangères à notre patrimoine religieux et culturel». Pour le membre du gouvernement qui avait assisté au coup d'envoi du 5e colloque sur la dimension spirituelle dans le patrimoine national amazigh, organisé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, notre pays se retrouve plus que jamais sous la menace de ce qu'il qualifie d'extrémisme religieux. «Notre pays est plus que jamais menacé par l'extrémisme religieux. L'Algérie ne doit pas être un champ de bataille entre les doctrines et les idées étrangères à notre patrimoine culturel ancestral.» Pour Mohamed Aïssa, l'Algérie qui a vécu une période noire marquée par un extrémisme religieux violent, durant les années 1990, se retrouve aujourd'hui face à une autre forme d'extrémisme. «Notre pays est passé de l'extrémisme violent à celui des idées marquées, notamment par le rejet de l'autre. Nous vivons un extrémisme multiforme avec l'incursion de certaines idées qui veulent imposer à notre société un autre modèle religieux. Il faut se mobiliser, car promulguer des lois ne suffit pas pour lutter contre l'extrémisme.» Profitant de sa présence dans une wilaya qu'il considère comme la mieux dotée à l'échelle nationale en infrastructures religieuses avec plus de 860 mosquées et une vingtaine de zaouias, Mohamed Aïssa a tenu à lancer un appel en direction des imams et inspecteurs de son département en vue de participer à l'éradication de toute forme d'extrémisme dans les lieux de culte du pays, dont le chiffre avoisine, selon lui, plus de 5400 mosquées. «Désormais, le rôle des inspecteurs du ministère n'est plus celui de diriger les prières, mais il s'agit avant tout d'un travail de terrain. «Les zaouias sont libres de leurs actions» Ils doivent inspecter les mosquées et surveiller les lieux de culte afin de lutter contre toutes les idées extrémistes et les doctrines étrangères à notre patrimoine cultuel», insiste-t-il, lors d'un point de presse organisé en marge du colloque. Questionné sur sa position à propos de la fameuse réception organisée par une zaouia à Djelfa en l'honneur de l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, le ministre des Affaires religieuses a répondu qu'il n'est pas habilité à donner son avis, en affirmant que «les zaouïas, à l'instar des autres associations agréées sont libres de leurs actions et surtout d'accueillir qui elles veulent et le ministère n'a pas le droit de leur dicter quoi que ce soit encore moins s'ingérer dans leur travail», rétorque Mohamed Aïssa. A propos de la prochaine campagne du hadj, placée cette année sous le signe du «pèlerinage de la dignité», le ministre a indiqué que son département a pris toutes les dispositions pour sa réussite. «Nous avons décidé de mettre tous les moyens pour réussir cette campagne que ce soit sur le plan de l'hébergement ou du transport. Nos pèlerins seront mis dans les meilleures conditions, surtout que les bâtiments et tentes loués par notre ministère sont très proches des Lieux-Saints de l'Islam», lance-t-il, non sans ajouter que le ministère a réussi cette année à réduire les coûts d'hébergement des pèlerins d'environ 13 millions d'euros par rapport à la précédente campagne.