La présidente brésilienne de gauche Dilma Rousseff subit une vague de défections au sein de sa coalition en miettes, à quatre jours d'un vote crucial des députés sur sa destitution. Le camp présidentiel a subi un dur revers mardi soir : deux partis de sa coalition ont annoncé qu'ils voteraient dimanche majoritairement pour l'impeachment de Mme Rousseff, accusée par l'opposition de maquillage des comptes publics. Les directions du PP, quatrième force parlementaire avec 47 députés, et du PRB (22 députés), ont décidé d'abandonner le navire présidentiel au bord du naufrage sous la pression de la majorité de leurs députés favorables à l'impeachment. D'autant que les défections du PP et du PRB peuvent entraîner un effet boule de neige au sein d'autres partis secondaires du grand centre mou de la coalition gouvernementale qui prend l'eau de toutes parts. L'un de ces derniers membres, le PSD (36 députés) était réuni hier à Brasilia pour définir sa posture. L'opposition de droite devra mobiliser deux tiers des votes des députés (342 sur 513) dimanche pour que la procédure de destitution contre Mme Rousseff se poursuive au Sénat qui aurait le dernier mot. A l'inverse, 172 votes suffiraient à Mme Rousseff pour faire avorter la procédure et sauver son mandat plombé par la récession économique et le scandale de corruption Petrobras qui ont déchaîné une crise politique historique. Cette féroce bataille politique vire au duel frontal entre Mme Rousseff et son vice-président Michel Temer qui travaille activement à sa destitution pour lui succéder jusqu'aux prochaines élections de 2018. Mme Rousseff, qui se dit victime d'un coup d'Etat institutionnel sans base légale, a accusé mardi Temer de trahison, le qualifiant de chef de la conspiration.