Dans un appel pour une marche le 20 avril, publié hier, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui rappelle que l'Algérie «plonge dans l'incertitude», appelle «à la vigilance et à la mobilisation». «La vigilance d'abord, car le pouvoir nous a habitués dans les contextes politiques de règlements de comptes claniques de créer des abcès de fixation pour faire diversion», écrit le RCD dans son communiqué. «C'est d'autant vrai que la situation financière, les scandales liés à la corruption et à l'instrumentalisation de la justice ne manqueront pas d'inciter une ou des factions à se lancer dans les aventures de la provocation», avertit le parti qui n'a pas omis de souligner «la volonté de dévoyer» le sens des revendications inhérentes au 20 Avril. «Les tentatives de commémorations officielles du 20 Avril à travers la mobilisation des relais du pouvoir dans la région de Kabylie inféodés aux milieux maffieux n'est que la partie visible d'une volonté de dévoyer le sens des revendications à la liberté et à la démocratie qui sont aux antipodes des orientations et pratiques de ce même pouvoir», souligne le parti de Mohcine Belabbès. «Les interdictions de conférences publiques opposées au RCD et aux étudiants participent d'une pitoyable tentative de donner une visibilité à des agents vomis par la population», estime encore le RCD qui qualifie de «contre-productifs les propos-chantages» comme les surenchères verbales, car elles «ne peuvent constituer un programme politique pour qui ambitionne de rassembler les Algériennes et les Algériens autour de la construction d'une société de progrès et de justice, réconciliée avec ses valeurs et partie prenante de l'aspiration universelle des peuples à la paix, la solidarité et la coopération». Sur un autre plan, le RCD dresse un constat «économique» peu reluisant, estimant que «les coupes budgétaires sans précédent opérées dans les programmes d'équipements et d'investissements sont un choix pour faire subir la crise à des larges couches de la population». Pour ce parti, «les passe-droits pour la surexploitation des maigres ressources de la région sont d'abord un crime avant d'être un non-sens économique». «Nous ne pouvons nous taire devant tant de dérives. Convaincus que la solidarité et la mobilisation ont donné la dignité et le prestige à cette région, le RCD appelle à la mobilisation non seulement pour le maintien des projets économiques programmés mais aussi et surtout pour «l'officialisation pleine, entière et effective de tamazight», le parti considérant que l'officialisation de tamazight dans la dernière Constitution comme une «officialité de seconde zone».