Un des principaux partis à porter la revendication amazighe, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), invite la Kabylie, en ce 34e anniversaire des évènements de 1980, à renouer avec ses traditions de lutte, en appelant à des marches populaires, le 15 avril prochain, dans les quatre coins de la région pour exiger le statut de langue officielle pour tamazight. À ce titre, les bureaux régionaux du RCD en Kabylie "sont instruits pour que les manifestations du 34e anniversaire du Printemps amazigh s'expriment le 15 avril par des marches populaires, rappelant que l'officialisation de la langue amazighe et le respect des libertés démocratiques sont, à la fois, les conditions et l'accomplissement de tout projet à la mesure des sacrifices de notre peuple", a indiqué le parti de Mohcine Belabbas dans un communiqué rendu public hier. "L'opportunité de ces évolutions commandent à tout démocrate de manifester sa solidarité pour l'officialisation d'une langue qui est l'un des fondements essentiels de l'identité des peuples d'Afrique du Nord", a-t-il ajouté. Ces actions de rue ont aussi pour objectif de disqualifier une élection présidentielle assimilée à "une farce" par le RCD qui "concentre aujourd'hui l'essentiel de ses activités et engagements sur l'échéance du 17 avril pour en limiter les méfaits et donner toutes ses chances au changement démocratique que plus rien ne peut arrêter". "Chaque action menée contre cette élection, chaque jour consacré à la sensibilisation en faveur du changement est un moyen de plus pour précipiter l'avènement de l'Algérie démocratique et sociale pour laquelle sont tombés avant, pendant et après la guerre nos meilleurs enfants", estime le RCD. "Le vote du 17 avril est une farce grossière qui humilie la nation et l'expose à brève échéance à toutes les aventures. Toute initiative de sauvegarde de la nation passe par le rejet de cette provocation", explique-t-il. Pour le RCD, chaque patriote doit "se mobiliser pour sensibiliser son entourage sur le devoir de boycotter ce vote". "Boycotter ne se limite pas seulement au refus de donner sa voix à des candidats qui ont pris la lourde responsabilité devant l'histoire de prolonger un système qui a transformé notre pays en zone de non-droit", nuance-t-il, avant d'affirmer que "boycotter, c'est rendre concrètement caduc ce scrutin. Plus le rejet sera fort, plus le combat pour l'alternative démocratique s'en trouvera facilité". Et au parti de Mohcine Belabbas de rappeler sa revendication, soumise il y a une année, de mise en place d'une commission indépendante pour superviser la présidentielle du 17 avril. "La proposition, qui avait rencontré l'assentiment d'une partie importante de la classe politique, a été ignorée par le ministère de l'Intérieur. Seuls des candidats, qui croient pouvoir, eux aussi, profiter de la fraude, ou qui tirent des intérêts vénaux de la machinerie en cours, ont accepté de se commettre dans un processus qui compliquera une crise ayant déjà coûté cher au pays", déplore-t-il. A. C. Nom Adresse email