Amar Saâdani ne semble pas inquiété par la montée au créneau d'un groupe de députés contestant son chef de groupe parlementaire au même titre que la direction du FLN. Pour lui, il s'agit d'un non-évènement. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), qui présidait hier une réunion ordinaire du bureau politique de son parti, déclare que la question relevait «des affaires internes du parti», mais qu'il s'agissait pour lui «d'un non-évènement». Une réponse qui en dit long sur un Saâdani confiant quant au soutien de la majorité du groupe parlementaire, face aux tentatives de «déstabilisation» menées, semble-t-il, par Tahar Khaoua. Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement est, faut-il le rappeler, accusé d'avoir un «comportement versatile, et de refuser de travailler dans la sérénité, de peur que sa véritable nature ne soit dévoilée au grand jour». Le groupe parlementaire FLN, sous la présidence de Mohamed Djemaï, réuni mardi, a dénoncé ce qu'il a qualifié d'«agissements» du ministre «visant à semer le trouble dans le groupe». La genèse du conflit remonte à plus d'une semaine, lorsque pas moins de 90 députés du parti avaient adressé un courrier au président Abdelaziz Bouteflika pour se plaindre des «dépassements du chef du groupe parlementaire». Djemaï aurait, selon eux, «marginalisé des cadres FLN et placé des intrus dans des postes de responsabilité». Avec sang froid, Amar Saâdani donne l'image d'un patron qui n'est pas si facile à éjecter, bien qu'il ne cache pas que «l'affaire» sera traitée en interne. Peut-être même hier au sein du PB. Quoi qu'il en soit, le secrétaire général du FLN ne semble pas accorder trop d'importance à cette nouvelle «fronde». «Khelil et les autres doivent attendre 2019» Dans son allocution d'ouverture, il a renouvelé son soutien au président de la République, estimant que «Dieu, le peuple, les hommes pieux et le FLN sont avec Bouteflika». Avant de s'interroger : «A qui profite la tentative de porter atteinte à son image ?». «Le peuple a voté pour lui (Bouteflika, Ndlr), tout en étant conscient de son état de santé et celui qui veut sonder sa popularité, qu'il descende dans la rue», a déclaré Saâdani. Il ajoutera, en réponse à une question sur le soutien de son parti à une candidature de Chakib Khelil au poste de président de la République, «le mandat du président Bouteflika court jusqu'en 2019 pour tout le monde, y compris Chakib Khelil». Avant d'appeler tous ceux qui aspirent à la magistrature suprême du pays «à patienter encore quelques années». Par ailleurs, le patron du FLN n'a pas voulu spéculer sur son conflit avec Ahmed Ouyahia, secrétaire général par intérim du RND qui, lors de sa dernière sortie, lui avait répondu qu'il était «fier de la confiance de Bouteflika». «Laissons-le d'abord tenir son congrès», a répliqué Amar Saâdani, avant d'ironiser sur les «soutiens» que prétend avoir Ouyahia parmi les cadres du FLN : «Que Dieu l'aide avec eux !» Enfin, interrogé sur un rapprochement entre l'ex-parti unique et la formation islamiste MSP, il dira que «le FLN est ouvert à toutes les composantes politiques». De même, «je n'ai aucun problème avec Abderrezak Mokri, ni avec les autres, à condition qu'ils cessent de dénigrer les institutions légitimes du pays», conclut Saâdani.