Quelques mois après la suspension de la coopération militaire entre l'Algérie et la Mauritanie, le Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) a organisé une séance de travail jeudi à Bamako, au Mali. Les deux pays membres du Cemoc ont participé à cette réunion. L'Algérie avait interrompu sa coopération avec la Mauritanie, en mars 2016, suite à l'organisation, par Nouakchott, d'une conférence parallèle à celle du Cemoc. Le ministre des affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, s'était rendu à Nouakchott pour la relance de cette coopération et expliquer à Nouakchott la colère de l'Algérie. Les choses semblent rentrer dans l'ordre, mais la menace terroriste est grandissante. A l'invitation du général de division, Mahamane Touré, chef d'état-major des armées de la République du Mali, président en exercice du Conseil des chefs d'état-major des pays membres du Cemoc, une réunion dudit conseil s'est tenue jeudi à Bamako, au Mali, à laquelle a pris part une délégation de l'état-major de l'Armée nationale populaire, conduite par le général-major Zerrad Chérif, chef du département Emploi-Préparation de l'état-major de l'ANP en sa qualité de représentant du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP. Cette réunion a été mise à profit par les responsables militaires des pays concernés afin d'étudier et d'évaluer la situation sécuritaire dans la sous-région sahélo-saharienne, l'échange d'analyses et le retour d'expériences depuis la dernière réunion du Conseil des chefs d'état-major, tenue le 16 septembre 2015 à Tamanrasset. L'Algérie avait suspendu, en mars, sa coopération militaire avec Nouakchott, après l'annonce faite par les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad), dont fait partie la Mauritanie, de former une force régionale pour combattre le terrorisme au Sahel. Les ministres de la Défense du G5 avaient annoncé, lors d'une récente rencontre à N'djamena (Tchad), la création d'une force mobile d'intervention rapide à déployer dans les zones de présence de l'organisation Etat islamique. Chaque pays membre du G5 Sahel devra fournir 100 soldats à cette future force régionale qui devra être financée par l'Europe. Le G5 du Sahel avait été mis en place le 16 février 2014 à Nouakchott sur initiative du président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, pour s'attaquer aux problèmes de sécurité et de développement économique auxquels les pays membres font face. La Mauritanie fait pourtant partie du Cemoc, au même titre que l'Algérie, le Niger et le Mali. Le Nigeria qui fait partie de l'Afrique de l'Ouest, a obtenu un poste au Cemoc, puisque menacé par Boko Haram qui a fait allégeance à Daech qui occupe une partie de la Libye. L'Algérie œuvre pour une convergence dans les efforts de lutte contre Daech et Al Qaïda dans la région. La situation l'exige. D'ailleurs, le jour de la tenue de la réunion du Cemoc, jeudi au Mali, Daech a perpétré des attaques contre des installations des forces de sécurité à Misrata, en Libye. Daech a indiqué avoir occupé nombre de localités de cette région. Des éléments des forces de sécurité libyens ont été tués et des dizaines de personnes ont été blessées dans ces attaques. Les pays de la région, dont l'Algérie, souhaitent une coopération pour lutter contre Daech et les tentatives d'Al Qaïda de relancer les attentats. La rencontre des états-majors des armées de la région est tenue pour décider de mesures à prendre pour mettre en échec ces organisations.