«Les pays, membres du Cémoc, sont fin prêts pour lutter conjointement contre Al Qaîda et la criminalité transnationale au Sahel.» Le Mali, le Niger, la Mauritanie et l´Algérie, ont enfin exprimé, avant-hier à partir de Bamako, leur volonté de lutter contre les réseaux terroristes et de criminalité, évoluant dans la bande sahélienne. Les 4 pays de la région sahélienne sont fin prêts à combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui menace la sécurité au Sahel, ont affirmé les chefs des diplomaties du Sahel. Néanmoins, ils ne feront pas, ont-ils soutenu, de leur région une zone de guerre. S´exprimant lors de la réunion regroupant ses homologues des pays, membres du Comité d´état-major opérationnel conjoint (Cémoc), basé à Alger, le chef de la diplomatie malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, a déclaré que désormais «nous sommes (pays membres du Cémoc) fin prêts pour ce combat, pour cette lutte contre Al Qaîda et la criminalité transnationale au Sahel». Mais il a fait noter qu´ «ils n´ont pas l´intention de transformer le Sahel en zone de guerre comme en Afghanistan, où on voit des soldats en train de patrouiller avec des dizaines de kilogrammes d´armes sur le dos». Cette déclaration lourde de sens traduit donc fermement le refus des membres du Cémoc, une quelconque ingérence étrangère, sous prétexte de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Il s´agit d´un message clair pour ceux qui plaident pour une présence extra-régionale, qui pourrait, sans doute, alimenter la mobilisation de tous ceux qui veulent transformer la région du Sahel en zone de combat permanent. Formels, les chefs des diplomaties des pays de la bande sahélienne ont relevé que la guerre contre Al Qaîda au Maghreb islamique et la criminalité transnationale au Sahel est difficile certes, mais elle ressort de la seule et unique volonté et efforts des pays concernés. «La lutte contre Aqmi et la criminalité au Sahel doit reposer sur les efforts nationaux et régionaux», a précisé Soumeylou Boubèye Maïga, dans une déclaration au quotidien Le Monde. Et de soutenir: «Les quatre pays ont un état-major opérationnel conjoint (Cémoc), basé à Alger, qui a clairement identifié la contribution de chaque Etat en termes de forces terrestres et aériennes», estimant que les pays du Cémoc veulent entamer des actions durables et faire, aujourd´hui, du Sahara une zone de stabilité en matière d´actions, de coopération militaire. Dans cette perspective, il a annoncé, à l´ouverture des travaux de la rencontre de Bamako, que les 4 pays devraient former et mobiliser dans les 18 prochains mois des effectifs de 25.000 à 75.000 hommes dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Cependant, Abdelkader Messahel, ministre algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines a soutenu, pour sa part, que les défis qui interpellent les pays du Cémoc leur imposent une planification de plus en plus pointue et une coordination plus efficace de leurs actions. «Il nous incombe d´évaluer, aujourd´hui, les développements dangereux et la nouvelle dimension que prend la menace terroriste et ses connexions multiples», a-t-il relevé, estimant qu´oeuvrer pour le développement demeure l´une des actions clé de lutte contre le terrorisme. A signaler également que les discussions entre les chefs des diplomaties des pays de Cémoc ont également porté sur les répercussions pour la région du conflit en Libye, notamment à la suite de la prolifération des armes de guerre, qui tombent entre les mains d´Al Qaîda. Ce sont des armes permettant, soutiennent nombre de spécialistes, à Aqmi de passer à la vitesse supérieure.