Même si l'objectif des pouvoirs publics est l'éradication du travail des enfants, il n'en demeure pas moins que des milliers de bambins exercent différents petits métiers pour aider leurs parents et subvenir ainsi aux besoins de la famille. Le phénomène a de tout temps existé mais avec l'érosion du pouvoir d'achat, la tendance ne pouvait que s'accentuer. Touchant de plein fouet les familles aux faibles revenus, le travail des enfants est perceptible notamment dans les périphéries des grandes villes. Dans notre pays, une telle pratique est monnaie courante. Sur la route du littoral algérois, des centaines d'enfants de 8 à 15 ans vendent différents produits fabriqués par leurs mères, sœurs… dont le plus en vogue est incontestablement la galette. Cédé à 25 DA, ce pain traditionnel fait certes le bonheur des automobilistes, qui en cette période estivale trouvent là un moyen de remplir leur ventre mais ignorent le quotidien très dur des enfants en question. En effet, pointant très tôt et sous un soleil de plomb, les enfants-vendeurs obéissent en réalité aux ordres de leurs géniteurs, témoigne une petite fille interrogée au niveau de l'entrée de la petite ville de Bouharoun. A peine âgée de 12 ans, elle affirme que la vente de galette permet à son père d'honorer les factures d'eau, de gaz et d'électricité. Plus loin, un jeune adolescent vendeur également de galette déclare que ce business lui permet d'aider ses parents, particulièrement son père, un chômage chronique. Même si l'on avance un taux de réussite à l'examen de fin de cycle primaire de l'ordre de 100% pour les enfants de Bouharoun, la vie n'est pas si facile pour les travailleurs d'entre eux. Ceux que nous avons rencontrés ont le visage fatigué. Car à la fin de l'année scolaire, un nouveau rythme est entamé. Ce n'est pas seulement les galettes qu'on vend. Les poissons sont parmi les produits phares exposés. Que ce soit du poisson pêché traditionnellement ou acheté au port, des chiffres d'affaires non négligeables sont réalisés, comme l'indique un des vendeurs apostrophés, qui fait une recette une de 2000 DA quotidiennement. «Ce n'est pas les acheteurs qui manquent vu que la route est empruntée par des milliers d'automobilistes», déclare-t-il heureux. Parfois, des enfants originaires des villes de l'intérieur du pays sonnent aux portes des quartiers résidentiels d'Alger pour vendre des produits artisanaux ou embauchés dans des activités culinaires. Les exemples d'enfants travailleurs sont nombreux. En parallèle, le cas des jeunots utilisés par les mendiants tartuffes dépasse toutes les estimations. Des réseaux sont créés en envoyant des enfants qui excellent dans l'appel à la pitié. Les études sont parmi les moyens pour permettre aux enfants de trouver un débouché. Encore faut-il maintenir les postes d'emploi de leur chef de famille.