Le nouveau projet de loi sur la santé sera présenté au Conseil des ministres avant d'être soumis au Parlement pour adoption. «Le projet, actuellement au niveau de la Présidence, sera présenté dans les prochaines semaines au Conseil des ministres avant qu'il ne soit exposé au Parlement pour son adoption», a indiqué hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, au Forum de la Radio nationale. Il a, toutefois, souligné que le projet a été examiné deux fois par le Conseil des ministres et son élaboration a connu la participation des acteurs du secteur, des spécialistes, des médecins spécialistes et des partenaires sociaux. Son élaboration, estime l'invité de la radio, a fait l'objet de 7800 initiatives entre séminaires internationaux et rencontres nationales. Le nouveau texte, modifiant la loi sanitaire de 1985 et retraçant le parcours du système sanitaire depuis 1962, est un projet riche et consensuel, selon le ministre. «Ce projet vient pour promouvoir et compléter l'ancienne loi», soutient M. Boudiaf avant d'ajouter qu'«en dépit des efforts consentis, il y a toujours une insatisfaction». L'invité de la radio a fait d'autre part savoir que la révision de la carte et de la circonscription sanitaires permettra de concrétiser un système sanitaire national. La nouvelle carte assurera la meilleure répartition des moyens, selon Boudiaf. Assainissement Le ministre, dans un autre registre, a réfuté l'idée de privatisation, en affirmant que le secteur privé existe sur le terrain. Pour étayer ses dires, le ministre n'a pas hésité à avancer des chiffres : «Le privé compte 10 000 lits et 34 000 employés» et ce, avant de mettre l'accent sur la nécessité d'assainissement du secteur. «La santé n'est pas une épicerie», lance le ministre qui a fait état des opérations d'inspection effectuées dans ce sens. Pour ce qui est de l'activité complémentaire ou temps complémentaire, le ministre a fait part de la décision mettant un terme à cet exercice. «Il n'y pas de dérogation ni d'autorisation dans ce sens», tranche-t-il. L'application de la nouvelle carte sanitaire permettra de mettre fin au phénomène du «patient ambulant». Et d'expliciter qu'un allégement sur les services des urgences des grands hôpitaux et centres hospitaliers universitaires s'est fait sentir dans ce sens et ce, grâce au structures de proximité. 85% des cas qui arrivent aux urgences peuvent être traités au niveau des centres de soins, selon l'invité de la radio. A propos de la sécurité dans les hôpitaux et les agressions dont fait l'objet le personnel médical, le ministre de la Santé a fait savoir que ce dossier avait fait l'objet d'une réunion au niveau de son département. Le ministre qui s'est dit engagé à assurer la sécurité pour les professionnels du secteur a annoncé la tenue, prochainement, d'une réunion avec le Premier ministre pour examiner ce dossier et trouver les solutions adéquates à ce problème. Illégal Boudiaf a, par ailleurs, indiqué que l'expérience algérienne en matière de lutte contre les maladies contagieuses lui a valu la reconnaissance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon lui, l'Algérie est un exemple en matière de prévention grâce aux cellules de veille. En revanche, des efforts ont été consentis en ce qui concerne les maladies chroniques (diabète) et maladies incurables dont le cancer. Des nouveaux services concernent le traitement par chimiothérapie et radiothérapie et ce, avec de nouveaux équipements sophistiqués, dont des accélérateurs. Concernant la grève des praticiens de la santé publique, le ministre a déclaré que ce débrayage est illégal. «J'ai reçu leur préavis de grève que j'ai transmis à la justice qui a tranché que cette grève est illégale», dit-il en marge du forum.