Le gouvernement, à travers le ministère du Commerce, vient de libérer les quotas pour les licences d'importation de véhicules neufs pour l'année 2016 et ce, après un suspense qui a duré plusieurs semaines. Ainsi donc, et sur un total de 80 concessionnaires automobiles qui a postulé pour les licences, 40 distributeurs seulement ont été retenus. Les spécialistes les plus avertis du domaine de l'automobile prédisent une disparition des représentants de plusieurs marques, (principalement les multimarques) alors que d'autres vont procéder au licenciement de leur personnel, ou du moins revoir à la baisse les salaires. «Le secteur sera soumis à de fortes perturbations avec le système des quotas. Les volumes ne pourront en aucun cas répondre à la demande. La situation est déjà compliquée pour la majorité des acteurs. Les quotas ont limité l'élan des concessionnaires. Et la baisse des recettes ne permet plus autant de dépenses pour faire face au financement des importations. La fermeture actuelle des parcs sous douanes à Jijel risque de paralyser davantage cette activité», nous dira Mohamed Yaddadène, consultant et ancien manager dans le domaine de l'automobile. Interrogé sur les prix des véhicules neufs ainsi que ceux de l'occasion qui ne cessent de grimper, notre interlocuteur précisera que les prix vont continuer malheureusement à flamber. Et d'ajouter : «Les prix du neuf ont atteint des niveaux assez haut. Cette situation est due à l'absence des véhicules durant des mois. Cela a permis au marché d'occasion de prendre des points y compris sur le nombre de transactions». Pour notre interlocuteur, «les pouvoirs publics sont dans l'obligation d'encadrer par des textes réglementaires cette activité afin d'éviter de revoir des revendeurs sur les trottoirs». «A ma connaissance, cette pratique a été encouragée par les concessionnaires amateurs de gros volumes qui cédaient à des revendeurs des véhicules sans limite. J'espère que cette pratique va cesser. Que celui qui veut revendre des bagnoles se fasse immatriculer au service des registres du commerce pour payer ses impôts comme tous les garagistes officiellement installés. Il faut se mobiliser pour freiner ces pratiques», dira-t-il. Faut-il donc encourager et promouvoir la production nationale même si, pour le moment, elle est au stade de la naissance ? Pour Mohamed Yaddadène, la promotion de la production automobile est une excellente stratégie. «Cela permettra à l'industrie de notre pays de se développer et d'attirer de nouveaux investisseurs pour la relance de l'économie, surtout que pour le moment le marché de l'automobile est demandeur.» Consultant et ancien manager dans le domaine de l'automobile, notre interlocuteur poursuivra que «chaque producteur et concessionnaire qui pourra investir, aura la possibilité d'élargir ses parts de marché». «Cela dépendra de la stratégie adoptée, car n'oublions pas que le montage constitue aussi une sortie de devises pour le pays. Maintenant que les textes sont clairs, chaque concessionnaire doit s'investir davantage dans la fabrication pour couvrir le marché local», a-t-il estimé. Pour ce spécialiste, le marché national ne pourra en aucun cas absorber tous les volumes. «La réflexion sur les opportunités d'exportation doit constituer aussi une priorité. Il faut songer à trouver des débouchés pour que chaque marque puisse ouvrir certains marchés à l'international à la production nationale», prévient notre interlocuteur.