Tous ceux qui l'ont approché vous le diront, Amazigh Kateb est bien le fils de son père. «Il a de qui tenir le petit !» En effet, ce tempérament de feu ne manquera pas d'enflammer sous les sonorités chaâbi, gnawi, ragga, reggae, rap, raï, rock, cette deuxième édition du Panaf. Mieux encore, Amazigh Kateb va explorer, pour la première fois, la poésie de son illustre père, Kateb Yacine, dans deux chansons distinctes Bonjour et Africa, deux poèmes de jeunesse du plus célèbre auteur algérien contemporain puisé dans L'œuvre en fragments. Et puis, il y a Bush met, qui circule déjà à Alger puisqu' Amazigh l'a déjà mis en ligne «pour la bonne cause» sur son site internet. Ce téléchargement gratuit a tout l'air d'être, aussi, une opération marketing destinée à «donner l'eau à la bouche» aux nombreux internautes, un avant-goût qui augure son prochain album, le premier de sa carrière solo. Son public aimerait pourtant qu'il revisite aussi l'excellent Bab El Oued-Kingston de Gnawa diffusion, un album à marquer d'une pierre blanche. Quoi qu'il en soit, le 2e Panaf va constituer, sans aucun doute, pour Amazigh Kateb une belle opération de charme et un bon tremplin pour rebondir. Ses trois concerts de Tizi Ouzou (07/07), Tipaza (08/07), et de l'esplanade de Riadh El Feth (09/07) vont annoncer, ainsi, en karkabou son premier album qui sortira le 17 octobre prochain. Le lecteur l'aura relevé de lui-même : la date choisie par l'ex-leader du groupe Gnawa Diffusion pour la sortie de ce nouveau-né n'est pas du tout fortuite puisqu'elle correspond, bien entendu, à la commémoration du Massacre du 17 octobre 1961, sur les quais de la Seine. Le choix de cette date-symbole démontre, un tant soit peu, la ténacité d'Amazigh Kateb à défendre avec constance une cause juste, à savoir l'indépendance de son pays. Cela ne va pas sans nous rappeler, d'ailleurs, l'inénarrable Nedjma, un véritable hymne à l'Algérie. En digne descendant d'El Keblouti, Amazigh Kateb vient à Alger réitérer le serment.