D'après un document publié le 9 mai par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, les déplacements massifs de personnes se maintiendront au niveau actuel, voire augmenteront suite aux conflits, à la misère, à l'inégalité sociale, aux changements climatiques et à d'autres facteurs. Intitulé «Sûreté et dignité : gérer les déplacements massifs», ce document formule des recommandations pour la réunion de l'Assemblée générale de l'ONU prévue le 19 septembre 2016. «En 2015, le nombre de migrants internationaux et de réfugiés a atteint 244 millions de personnes, soit 71 millions (ou 41%) de plus qu'en 2003. La part des migrants internationaux dans la population mondiale est passée de 2,8 % en 2000 à 3,3 % en 2015», lit-on dans le document. «Pour autant qu'on puisse le prévoir, la population mondiale devrait continuer d'augmenter et atteindre 9,7 milliards de personnes d'ici à 2050. Si la part que représentent les migrants internationaux par rapport à la population totale reste la même, le monde en comptera alors quelque 321 millions», estime Ban Ki-moon. D'après lui, les dirigeants mondiaux doivent améliorer l'efficacité des mesures collectives adoptées en réaction aux déplacements de groupes importants de réfugiés. Le secrétaire général de l'ONU rappelle que la moitié des 60 millions de réfugiés et de déplacés dans le monde sont des enfants ayant fui la violence ou la persécution et qu'environ 225 millions d'autres personnes ont quitté leur pays à la recherche de meilleures opportunités ailleurs, ou tout simplement pour survivre. «Les voies permettant de passer d'un pays à un autre de façon suffisamment ordonnée, sûre et régulière n'étant pas assez nombreuses, les réfugiés qui fuient des persécutions ou un conflit, ainsi que les migrants souhaitant s'échapper d'une situation précaire sont souvent contraints d'entreprendre des voyages longs et périlleux par voie maritime, terrestre ou aérienne. A défaut d'autre solution, ils remettent leurs économies et leur vie entre les mains de réseaux criminels qui leur font passer les frontières internationales.»