En visite au Caire pour participer à une réunion du Groupe de contact sur la Libye, le secrétaire général, Ban Ki-moon, a appelé la communauté internationale à redoubler d'effort pour répondre à la crise humanitaire dans ce pays. «L'action internationale rapide et décisive a sauvé des milliers de vies. Nous avons une inquiétude immédiate : la détérioration de la situation humanitaire», a déclaré Ban Ki-moon dans un discours prononcé lors de cette réunion à laquelle participaient des représentants de la Ligue des états arabes, de l'Union africaine, de l'Organisation de la conférence islamique et de l'Union européenne. «En Lybie, la situation est grave. A Misrata, Brega et Zenten où les combats ont été particulièrement intenses, l'accès aux services de bases – la nourriture, l'eau potable et les soins de santé – a été dans une large mesure coupé», a-t-il ajouté. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), presque un demi-million de personnes ont quitté la Libye depuis le début du conflit. «Nous sommes particulièrement inquiets sur la situation critique des personnes de pays tiers, dont la plupart sont des travailleurs migrants et des réfugiés piégés dans les zones de combats», a souligné le chef de l'ONU. La semaine dernière le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu affréter un cargo chargé de nourriture et de matériel humanitaire. L'Organisation internationale des migrations (OIM) a évacué par bateau plus de 1000 personnes provenant de pays tiers. «Dans la plupart des parties du pays, les agences humanitaires n'ont pas été en mesure de sécuriser un passage sûr», a déploré Ban Ki-moon qui a, par ailleurs, souligné que les agences de l'ONU sur le terrain venaient de terminer une évaluation dans l'est de la Libye. «Des contacts pour effectuer une évaluation similaire à l'ouest du pays sont en train d'être pris», a-t-il précisé. «Le 9 avril, les Nations unies ont établi une présence internationale à Benghazi où les besoins humanitaires sont en train d'être évalués. «Je vais établir une présence internationale à Tripoli aussi vite que possible», a dit Ban Ki-moon. «J'ai également appelé les pays voisins à garder leurs frontières ouvertes afin d'accueillir les populations qui fuient les affrontements. Nous devons être prudents pour ne pas permettre qu'une grande concentration de réfugiés attende une évacuation le long des frontières, particulièrement étant donné la fragilité de la situation dans la région», a-t-il prévenu. Le secrétaire général a appelé la communauté internationale «à parler d'une seule voix».