Depuis l'attribution des licences d'importation de véhicules il y a une semaine, le ministère du Commerce a reçu une vingtaines de recours, adressés par les concessionnaires automobiles «mécontents» en raison des quotas qui leur ont été attribués. Le ministre du Commerce, Bekhti Belaïb, s'attend à recevoir d'autres plaintes qui seront étudiées par ses services, reconnaissant que parmi elles certaines sont «légitimes». Cela dit, il a laissé entendre hier à Alger que son département ne révisera pas à la hausse le nombre de véhicules à importer et tient à appliquer le dispositif des quotas visant à diminuer les importations. «Si toutes les demandes d'importation ont été satisfaites, la facture s'élèvera à 11 milliards de dollars», a-t-il souligné, en marge de la rencontre de préparation de la saison estivale. Après avoir limité de manière drastique les importations des véhicules, dans une première étape, le département de Belaïb étudiera, à l'avenir, l'impact de cette décision sur le marché et suivra en conséquence son évolution. A la lumière des résultats qui en découleront, «nous déciderons, s'il y a lieu, de prendre des mesures correctives», a-t-il promis. A présent, les licences d'importation ont été attribuées à 40 concessionnaires pour importer 83 000 véhicules, pour une valeur d'un milliard de dollars. Le ministre saisira l'occasion pour réexpliquer la démarche de son département qui est aussi celle du gouvernement. «Nous vivons une situation économique particulière avec la diminution des recettes pétrolières», a-t-il relevé. En faisant allusion à l'OMC et à l'Union européenne et aux contestations des concessionnaires, le ministre dira que «personne ne peut nous reprocher la décision de la réduction du volume des importations», se rappelant que durant les années 1990, l'Algérie a vécu une crise qu'elle a dû affronter sans l'aide des autres pays pour la dépasser. «Il est donc de notre devoir comme Etat algérien d'utiliser tous les moyens nécessaires pour préserver nos ressources. N'est pas importateur de véhicules qui veut», a-t-il tranché. A l'adresse des concessionnaires, le message ne peut être plus clair dans la mesure où «l'importation doit être accompagnée par un engagement d'investissement, soit dans le domaine de la pièce détachée ou même la fabrication locale de véhicules». Cela dit, le ministre n'écarte pas de porter des correctifs au dispositif actuel des licences d'importation, en fonction des données du marché. Depuis le gel des importations de véhicules, il y a une année, le marché, selon le ministre, ne connaît pas de perturbations. Interrogé sur le marché des véhicules d'occasion, Belaïb n'écarte pas la relance des importations de ce type de véhicules. Mais, nuance-t-il, «ça reste une option». Dans la poursuite de la régulation du marché d'importations, le ministère du Commerce instaurera prochainement des licences pour d'autres produits comme la céramique.