Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a évoqué, dans un entretien accordé à l'APS, l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Dans le domaine de la sécurité, le ministre a cité, pour illustrer la réussite de cet accord, la réalisation de la première patrouille à laquelle participent les Forces armées maliennes, la Plateforme et la CMA. Au plan économique, social et culturel, des progrès appréciables sont à relever, d'après le ministre qui cite «la continuité des actions de développement sur le terrain là où les conditions de sécurité le permettent, à travers des projets et programmes sectoriels, l'organisation de la Conférence de Paris, le 22 octobre 2015, pour la mobilisation des fonds nécessaires à la mise en œuvre de l'Accord (des annonces de contribution ont été faites pour un montant de 3,2 milliards d'euros), la réalisation de la Mission d'évaluation (MIEC) sur le Nord du Mali dont le document final vient d'être communiqué aux parties maliennes», et «l'élaboration de la Stratégie spécifique de développement des régions du Nord du Mali (SSD/NM) dont la première mouture est déjà prête ; le gouvernement envisage d'organiser des missions de sa restitution sur le terrain». «La relance des services sociaux de base dans les régions du Nord du Mali a constitué l'une des priorités majeures de l'action du gouvernement du Mali, à travers, notamment, la réouverture des écoles dans certaines villes dont Kidal, le rétablissement de l'électricité à Kidal (mise en service d'un générateur renforcé et distribution de kits solaires pour l'éclairage des centres de services sociaux)», estime Ramtane Lamamra. Des difficultés persistent quand même dans l'application de cet accord. «Parmi celles-ci, on peut citer l'indisponibilité de tout le financement nécessaire à la réalisation des projets et programmes prévus à l'annexe 3 de l'Accord, la persistance de l'insécurité ambiante qui freine la relance des actions de développement, en particulier au Nord du Mali, les menaces liées à la persistance du terrorisme et du narcotrafic, la complexité des procédures de décaissement du financement déjà acquis et, d'une manière générale, certaines lenteurs dans le processus décisionnel pour la concrétisation des mesures stipulées dans l'Accord», d'après Lamamra.