C'est dans une atmosphère très électrique que l'APW a entamé ses travaux dimanche. Convoqués pour débattre de l'adoption de crédits et de certains secteurs comme le transport et le tourisme, la session extraordinaire s'est transformée en foire d'empoigne entre les élus du RCD et le président de l'APW, Ali Rabehi. Les élus de la formation de Mohsine Bellabès, qui ont voulu interpeller le wali au sujet de l'agression d'un des leurs au début du mois, se sont vus répondre par le président de l'APW que les scènes de violence - en allusion à l'agression de l'élu RCD - dans les assemblées élues étaient «une pratique courante à travers le monde comme on le voit à la télé». Il n'en a pas fallu plus pour faire déborder d'irritation le chef du groupe RCD, Mouloud Deboub, qui s'en est pris à un appareil sonore qu'il a, dans un accès de colère, jeté à terre, accusant le président de l'APW de vouloir banaliser la violence au sein de l'assemblée. Djamel Benyoub, élu du RCD, s'est montré très critique à l'égard du président de l'APW qui aurait à ses yeux «transgressé les dispositions de l'article 26 du code de wilaya en ce sens qu'il a pris fait et cause pour l'agresseur de l'élu du RCD, alors qu'il devrait, dès sa saisine, convoquer l'assemblée extraordinaire pour se prononcer sur ce cas». Imperturbable, le président de l'APW ordonne la poursuite des travaux par la question du transport, deuxième volet de cette session. Après avoir adopté les crédits inscrits au budget primitif 2016 et l'autorisation spéciale d'ouverture de crédits accordés par le ministère de l'Intérieur au profit des écoles primaires de la wilaya, l'assemblée de wilaya s'est penchée sur l'épineux dossier du transport. Le rapport présenté par le responsable du secteur n'a pas été du goût du président de la commission aménagement du territoire et transports de l'APW et de certains élus qui qualifient le document présenté par la direction des transports de «rapport laconique qui fait ressortir des chiffres qui ne traduisent pas la réalité de la situation». Boualem Mimouni, le président de la commission aménagement du territoire et transports s'est même interrogé si les responsables du transport ont une stratégie pour leur secteur. Dans son intervention, ce responsable de commission a énuméré les nombreux manques qui caractérisent le transport dans la région. Il a noté une «lenteur exagérée dans la finalisation des études des projets inscrits à l'indicatif de la direction des transports» et a cité les projets de la gare routière d'Akbou et les dix stations urbaines dont l'inscription remonte pour certaines à 2010. En matière de transports de marchandises, ce même élu s'est demandé pourquoi le transport ferroviaire de marchandises ne s'est pas étendu aux autres entreprises. «Hormis l'OAIC, Cosider et Infrarail, les autres opérateurs ont tourné le dos au transport ferroviaire», souligne Boualem Mimouni qui constate que beaucoup reste à faire dans la wilaya de Béjaïa, en termes d'infrastructures et de moyens de transport.