La CGT, premier syndicat à la RATP, appelle les agents de la Régie parisienne des transports à la grève illimitée à partir du 2 juin pour demander la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi Travail, a indiqué hier le journal français Le Figaro, citant le syndicat. La rue bouillonne en France, rappelant un certain «printemps arabe» où policiers et civils s'affrontaient et des édifices étaient incendiés. Les travailleurs français, qui exigent l'abandon de la loi Travail appelée El Khomri, occupent les places publiques. La contestation a gagné du terrain et le mouvement «Nuit Debout» a été créé pour continuer la protestation, malgré l'approbation de cette loi par le gouvernement français. Le pays connaît une grève qui paralyse l'approvisionnement en carburant. Hier, la CGT a indiqué qu'elle rejoint la contestation, exprimant, dans son préavis daté du 20 mai, les revendications propres à l'entreprise : les «besoins légitimes des agents», explique-t-elle dans son préavis daté du 20 mai. Dans un tract plus explicite signé de sa section Bus, le syndicat exprime «le rejet de la loi Travail». «C'est la grève. On bloque tout !», écrit-il. Le syndicat déplore le gel de la valeur de ce point servant à calculer le salaire des agents (hors primes), malgré des «bénéfices records» (437 millions d'euros). Lors des négociations salariales annuelles, qui ont eu lieu le 11 mars, la RATP a refusé une augmentation générale des salaires. La grève que la CGT compte mener est précédée par une manifestation de milliers de travailleurs qui expriment le rejet de la loi Travail. Des affrontements ont opposé des manifestants et éléments des forces de l'ordre. Un officier des équipes anti-émeutes a même failli être lynché par des contestataires. La grève qui a lieu depuis quelques semaines prive le pays de carburant. Le gouvernement a tenté de rassurer, dimanche 22 mai, qu'il n'y avait pas de pénurie de carburant en France. Depuis vendredi, à l'appel de plusieurs syndicats qui demandent le retrait de la réforme du code du travail, des raffineries sont bloquées, entraînant des retards de livraison. Des préfectures ont initié des arrêtés de rationnement. Sur les huit raffineries que compte le pays, quatre sont bloquées, d'après le gouvernement, cinq, d'après les syndicats. «Je demande à chacun de ne pas être dans cette position alarmiste qui vise au fond à faire peur. (...) Il n'y a aucune raison aujourd'hui de bloquer des dépôts et des raffineries et de gêner nos compatriotes», a réagi le Premier ministre Manuel Valls. «Nous maîtrisons pleinement la situation, je pense qu'un certain nombre de raffineries ou de dépôts qui étaient bloqués sont débloqués ou vont l'être. (...) Nous sommes très déterminés à ce qu'il n'y ait aucune pénurie en France.»