Les procédures d'expulsion des Algériens établis illégalement en Allemagne s'accélèrent à la faveur de la visite du directeur général de la police fédérale allemande, Dieter Romann, à Alger. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, qui a reçu son homologue allemand a affirmé que «la police algérienne est disposée à coopérer avec la police allemande afin de trouver une solution au problème des Algériens installés clandestinement en Allemagne». M. Hamel a précisé qu'il s'agit d'une «solution sur le plan technique» qui porte sur une réadmission, soulignant qu'il y a des accords dans ce sens qu'on «doit respecter». Le déplacement du chef de la police allemande s'inscrit en droite ligne des démarches adoptées par Berlin en vue d'expulser les Algériens à qui le droit d'asile a été refusé. Lors de sa visite dans ce pays, le 12 janvier dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et la chancelière allemande Angela Merkel ont convenu «d'une meilleure coopération sur le sujet entre les deux pays, notamment sur le plan policier». C'est à l'occasion de cette visite que les autorités allemandes ont fait part de leur volonté de renvoyer les ressortissants algériens déboutés d'asile et ce, suite aux agressions sexuelles contre des femmes dans la ville de Cologne lors des fêtes de fin d'année dans lesquelles sont impliqués des Algériens. En conférence de presse conjointe avec Sellal, Angela Merkel a exprimé son souhait que «les ressortissants algériens déboutés du droit d'asile en Allemagne soient renvoyés plus rapidement dans leur pays». Elle a souligné que l'accord censé organiser leur retour en Algérie existe sur le papier, «mais il faut faire en sorte qu'il fonctionne de manière appropriée». Par la suite, Berlin a placé l'Algérie avec le Maroc et la Tunisie dans la liste des pays sûrs, ce qui signifie que les demandes d'asile sont automatiquement rejetées. Ce qui précipite l'expulsion des ressortissants installés illégalement dans le pays. Le 13 mai dernier, les députés allemands ont adopté un projet de loi dans ce sens. On peut donc conclure que la visite du chef de la police allemande à Alger est destinée à boucler les démarches d'expulsion de ces ressortissants. Leur retour au pays ne serait ainsi qu'une question de quelques jours ou quelques semaines. Plusieurs d'entre eux auraient rejoint l'Allemagne ainsi que d'autres pays européens durant les deux dernières années, profitant des vagues de migrants fuyant la guerre dans leurs pays, à l'instar des Syriens, provoquant une véritable crise migratoire dans le Vieux continent. Pour revenir à la rencontre entre le DGSN Abdelghani Hamel et son homologue allemand, il convient de souligner que le général major a noté que la coopération entre les deux polices se traduit par un échange d'informations, d'expertise, d'expérience, ainsi que la formation. S'agissant du volet formation, il a précisé qu'elle porte principalement sur les nouvelles méthodes de lutte contre la criminalité, à savoir la cyber criminalité, le cyber terrorisme. De son côté, le directeur de la police fédérale allemande a relevé que la lutte contre la criminalité transfrontalière et transnationale, la lutte contre le terrorisme et la protection des vies humaines contre les dangers divers sont des domaines qui «méritent d'être approfondis dans une ambiance de confiance mutuelle».