Les pics de chaleur, comme celle survenue depuis le début de la semaine en cours, coûtent cher en matière de consommation quotidienne. A savoir la consommation d'eau et d'électricité, sans parler de la décroissance de rentabilité pour la plupart des employeurs qui se plaignent de la productivité en baisse de leurs employés durant la canicule. Celle-ci ne touche malheureusement pas uniquement notre porte-monnaie, mais aussi notre santé. Particulièrement les personnes âgées. L'eau, c'est la vie Etant le constituant principal de l'organisme, l'eau constitue le premier élément de notre corps. Elle représente chez l'adulte environ les 2/3 de notre corps. Aucune boisson ne remplace l'eau. C'est la raison pour laquelle l'on voit des individus faire la chaîne au niveau d'une caisse dans une supérette, juste pour payer une bouteille ou un fardeau d'eau. Un petit tour dans une supérette à Dely Brahim nous a dévoilé cette folie d'acheter des «stocks» de bouteilles d'eau minérale. Peur d'être déshydraté ou de pénurie ? Peut-être les deux. Un père de famille, portant deux fardeaux d'eau et s'apprêtant à sortir, nous confie que la quantité d'eau qu'il porte ne suffit que pour deux jours. «J'oblige mes enfants à boire régulièrement sans attendre d'avoir soif. Durant les périodes de chaleur, notre organisme demande plus de liquide. D'où la nécessité de boire régulièrement et avant d'avoir soif, car la sensation de soif est souvent retardée par rapport à la déshydratation effective», explique-t-il. Par ailleurs, une des caissières de la supérette a souligné l'augmentation spectaculaire de la vente d'eau minérale. Elle estime qu'elle a triplé, la comparant avec les semaines précédentes. «Il y a des clients qui repartent avec cinq à six fardeaux. Il y a même un client qui nous a parlé de stockage en cas de pénurie», témoigne la jeune fille. Clim, star de l'été L'approche des chaleurs nous fait rappeler combien on avait besoin de dormir dans un air ambiant qui nous permet de respirer. Les courants d'air ne sont pas souvent au rendez- vous en cette période de l'année. Solution : installer une climatisation. Quitte à s'endetter ou à exploser son budget, l'on se précipite à commander un climatiseur qui nous offre enfin des nuits de sommeil. Certains individus l'utilisent à outrance, d'autres, par contre, se contentent de l'allumer uniquement durant les grandes chaleurs. Ouerda G. nous confie qu'en général, elle laisse le climatiseur allumé la journée sauf en période de chaleur, pour l'éteindre tard le soir. Elle ne l'utilise jamais toute la nuit. Cette mère de famille a non seulement peur des problèmes de santé engendrés par la climatisation mais elle évite aussi de faire monter les chiffres de la facture d'électricité. Rachid K. dort cependant en période de canicule avec la climatisation allumée toute la nuit. Il est conscient que les factures seront bien «sucrées» à la fin du trimestre, mais il n'y a pas à discuter en période de braise. Si les utilisateurs se ruinent en été pour «se rafraîchir», les vendeurs, eux, font des chiffres d'affaires immenses. C'est le cas de Brahim A., vendeur et installateur de climatiseurs. «En été, c'est simple, je rattrape l'hibernation durant les périodes de froid. Pour vous donner une idée, mon activité est rentable à 2% en hiver. En été, elle est estimée à plus de 60%», nous confie-t-il. Personnes âgées … à surveiller Les conséquences graves de la canicule répercutées sur la santé des personnes âgées ne sont pas à ignorer. Elles peuvent être mortelles. En ce début d'été, nombre de ces personnes, ainsi que leurs parents appréhendent les éventuels malaises liés à la chaleur, particulièrement la déshydratation. C'est le cas de Nabila B. qui prend soin de sa mère, âgée de 90 ans. «Tout comme les bébés, les personnes âgées sont sujettes à la déshydratation. Il est clair que la vigilance double quand il fait aussi chaud. Personne n'ignore les méfaits de la chaleur sur les individus âgés. Ce qui m'incite à l'emmener régulièrement chez le médecin», témoigne Nabila. Faute de visite médicale, cette jeune femme surveille constamment l'état de sa mère. Elle sait qu'une déshydratation se manifeste par la peau gardant le pli lorsqu'on la pince, par la langue sèche, par la fatigue et par les maux de tête. Elle sait aussi que les urines doivent être claires et abondantes. Si elles sont très colorées et rares, elles confirment un dessèchement de l'organisme. «Je tâche aussi de la faire boire pendant les repas. Car, selon son médecin et contrairement à l'idée reçue, il est conseillé de boire pendant le repas», ajoute-t-elle. En effet, les propos de Nabila sont fondés : manger déshydrate dans le sens où les aliments attirent l'eau de l'organisme dans l'estomac. Et le rythme de travail ? Sous l'effet des grandes chaleurs, nous avons tendance à travailler au ralenti. Particulièrement ceux qui travaillent dehors ou dans des conditions peu commodes. Abdelkader L., propriétaire d'un atelier de confection, nous révèle que le rythme de travail de ses employés change radicalement avec l'arrivée des grandes chaleurs. Il a remarqué que chaque été, la production baisse de 40% environ. «Comme nous ne pouvons pas installer des climatiseurs faute de moyens, et surtout parce que les machines de confection dégagent énormément de chaleur (ce qui est déconseillé pour les climatiseurs), il arrive souvent qu'un de mes employés ait un malaise», dit-il. Un gérant dans une agence de communication abonde dans le même sens en précisant que la baisse de productivité est ressentie chaque jour. Au lieu de terminer une maquette en trois jours, elle se fait en quatre, voire cinq jours. «Le changement n'est pas certes spectaculaire, mais il existe quand même», ajoute le gérant.