Dans les palmeraies urbaines de Ouargla, les dattes ont mûri dix jours avant terme à cause des grosses chaleurs qui se sont abattues sur la région de Oued Righ dès le mois de mai. Début juin, le thermomètre affichait déjà les 50°C, parfois davantage, témoignent des habitants que nous avons joints hier par téléphone. Les candidats du bac ont dû affronter des pics de chaleur excédant parfois les 55°C, raconte un citoyen qui affirme qu'à 15h, au moment où il accompagnait sa fille au centre d'examen, son indicateur de température a cessé de fonctionner ! La chaleur a été excessive pendant tout le mois de juillet, imposant un véritable couvre-feu aux habitants qui n'ont d'autre choix que se terrer chez eux entre 12h et 17h dans le confort des climatiseurs. Pour ceux qui en disposent… ou qui peuvent s'offrir le luxe de payer des factures de consommation d'énergie électrique à plus de 30 000 DA le trimestre. La situation s'est compliquée cet été, nous dit-on, avec la fermeture de l'unique piscine publique située au centre-ville. Ce qui a provoqué le rush sur les deux jets d'eau fonctionnels. Des nuées d'enfants des quartiers limitrophes viennent s'y ébattre dans une joyeuse pagaille. Plus entreprenants, de nombreux adolescents partent à la conquête des bassins d'irrigation disséminés dans les palmeraies, au grand dam des propriétaires qui assistent impuissants au saccage de leurs récoltes de dattes. Inquiets, la plupart de nos interlocuteurs avouent qu'ils redoutent le Ramadhan de cette année, en particulier les délestages de courant provoqués par la surconsommation d'électricité. Une panne plus ou moins prolongée est synonyme de catastrophe et pour les ménages et pour les commerçants.