C'est l'effervescence à quelques jours du mois sacré. Les citoyens se ruent sur les produits de première nécessité. Les prix commencent à prendre une trajectoire ascendante. C'est l'ambiance qui règne dans les marchés de la capitale. Pourtant, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, avait assuré, il y a quelques jours, de l'abondance de l'offre et de la stabilité des prix. Il a aussi promis des mesures de plafonnement des prix des produits de consommation et la fixation de la marge bénéficiaire de ceux importés. Mais sur le terrain, ces déclarations «rassurantes» n'ont pas trouvé d'écho chez les commerçants qui n'ont pas hésité à imposer leur diktat. Une flambée de la mercuriale difficile à supporter pour les bourses moyennes si rien n'est fait pour la juguler dès à présent. «Tout est cher !», s'exclame une cliente rencontrée devant les étals d'un vendeur de fruits et légumes, au marché couvert de Birkhadem à Alger. La quasi-totalité des produits ont vu leurs prix augmenter d'une façon «vertigineuse», avons-nous constaté. Les vendeurs expliquent cette hausse par le manque d'offre suite à la forte demande due à la fièvre des préparatifs pour ce mois d'abstinence. «C'est tout à fait normal. Quand il y a une forte demande, les étals se vident et les prix augmentent», prétexte un vendeur de fruits et légumes exerçant dans le même marché, alors que son collègue accable les grossistes, responsables, selon lui, de cette spéculation. «Je n'ai ajouté que 10 dinars par rapport au marché de gros de Ouled El Alleug», déclare ce marchand de fruits en parlant du melon dont le prix affiché est de 130 DA le kilo. «10 DA, c'est rien», considère-t-il. Les prix de la pastèque et de l'abricot, également fruits de saison, ont connu la même hausse. La pastèque est à 80 DA le kilo, alors que les abricots sont cédés à 140 DA/kg. Pour ce qui est des prix des légumes, ils ont presque doublé, voire triplé, en deux jours seulement. La tomate est vendue à 120 DA/kg. La pomme de terre a vu son prix atteindre les 60 DA/kg, alors qu'il y a quelques jours, il ne dépassait pas les 45 DA/kg. La carotte est proposée à 80 DA/kg et la laitue à 140 DA/kg, tandis que le haricot vert est cédé à 150 DA/kg. Ce sont les prix affichés au marché de fruits et légumes Rédha-Houhou (ex-Clauzel) à Alger-Centre. En revanche, les prix affichés au marché de Birkhadem sont un peu moins chers. En effet, les prix de certains produits comme l'oignon sont restés stables. Le poivron est vendu à 70 DA/kg et la courgette à 50 DA le kilo. A la veille du mois de Ramadhan, la viande rouge (bovine) se vend entre 950 et 1500 DA le kilo. Pas vraiment chère par rapport à la viande fraîche, la viande congelée importée d'Inde est cédée à 750 DA/kg, alors que les prix du poisson congelé varient, selon les différentes espèces, entre 500 et 1900 DA/kg. La volaille se vend à 280 DA/kg pour un poulet vidé, et 230 DA/kg pour un non vidé. La hausse n'a pas épargné les fruits secs comme les pruneaux et les raisins (850 DA/kg), l'abricot sec (1200 DA/kg). La bourse des ménages sera sûrement mise à rude épreuve tout au long du mois de «la fièvre acheteuse».