Face à la crise économique induite par le naufrage du secteur de l'énergie, les moteurs de la croissance doivent être allumés, sinon l'Algérie risque de se retrouver dans une situation extrêmement fragile. La capacité de résilience a diminué de 50% en deux ans. C'est ce qu'a indiqué le vice-président du Conseil national économique et social, Mustapha Mekidèche. L'invité de la Radio algérienne a souligné que la crise des hydrocarbures a été sous-estimée par les pouvoirs publics, posant la question de savoir ce qui a été fait, depuis, pour en limiter les implications. Mekidèche a ajouté que «le déficit budgétaire attendu en 2016 notifie que les éléments de réponse n'ont pas été suffisants pour prendre en charge cet aspect de la crise». Face à cette situation, il va falloir, selon lui, mobiliser d'autres ressources budgétaires. Il faudrait aussi améliorer le climat des affaires, constituant l'un des handicaps. La question du foncier est également un frein, selon cet expert. Le vice-président du Cnes a appelé à faire sauter les verrous bureaucratiques pour en faciliter l'investissement. Pour rassembler des ressources supplémentaires, il faut mettre en œuvre, a-t-il ajouté, un nouveau système de subventions et éviter le gaspillage dans la dépense publique. Il recommande de revoir à la hausse les prix des carburants et de l'électricité. L'économiste observe, de plus, que ce n'est qu'à l'occasion de la loi de finances de 2016 qu'a été véritablement prise en compte l'ampleur de la crise pétrolière, dont le premier élément, souligne-t-il, a été illustré par la contrainte budgétaire. Pour appuyer ses propos, il rappelle que le déficit budgétaire, évalué initialement à 25 milliards de dollars pour cette année, atteindra 30 milliards de dollars. Depuis janvier 2016, le gouvernement a été contraint de réduire ses subventions sur le carburant, l'électricité et le gaz pour faire face à la chute des cours du pétrole. Ainsi, il a décidé d'agir sur les budgets d'équipement en suspendant de nombreux projets. Mais à la lumière des déclarations de Mekidèche, la politique adoptée n'a pas pour autant permis de réduire le déficit budgétaire.