La marchandise a été emballée dans du papier film résistant au scanner avant d'être cousue à l'intérieur du cuir. Le coup de filet opéré, il y a quelques jours, par les éléments de la police judiciaire relevant de la sûreté de wilaya d'Alger est à saluer à plus d'un titre. D'abord, parce qu'il constitue une première dans les annales de ce corps en démantelant un dangereux réseau de trafic de drogue en un temps record. Et sur un autre plan, il s'agit de près de 6 kg de cocaïne pure, quantité qui peut donner, après transformation, plus de deux quintaux de ce produit après traitement, ce qui est un fait nouveau en Algérie, considérée jusque-là exclusivement comme pays de transit de cannabis. L'affaire présentée hier par le responsable de la cellule de communication de la sûreté de wilaya d'Alger, le commissaire Ahmed-Nacer Belkacem Wassim, introduit également un élément nouveau avec l'implication des cinq mis en cause, toutes des femmes âgées entre 24 et 39 ans de nationalité tunisienne. Le chef de brigade de lutte contre la drogue, les stupéfiants et les psychotropes, Tarek Ghellab, a expliqué de son côté que l'arrestation des mises en cause a été concrétisée grâce aux renseignements fournis dans le cadre de la collaboration internationale dans ce domaine, sachant que l'Algérie a ratifié plusieurs conventions relatives à la lutte contre le crime organisé transfrontalier, notamment la drogue. A l'origine de l'affaire, des informations font état du mouvement suspect des mises en cause entre Alger-Centre et Dar El Beida, ce à quoi le procureur de la République du tribunal d'El Harrach ordonne l'ouverture d'une enquête. Elles seront filées en quatre étapes, avant de tomber dans le traquenard tendu par les éléments de la PJ qui ne tardent pas à les interpeller, en leur possession pas moins de 5,736 kg de cocaïne pure, dissimulée dans le cuir de leurs sacs à main. Il s'agit là aussi d'un procédé tout à fait original jamais rencontré par la police. La marchandise a été emballée dans du papier film résistant au scanner, avant d'être cousue à l'intérieur du cuir. Ce papier film, actuellement mis à l'étude au niveau des laboratoires de la police, a permis, en effet, de masquer la marchandise à tel point qu'elle a échappé à plusieurs scanners au niveau des aéroports internationaux. La technique de dissimulation, comme le répétera le commissaire Ghellab, est très sophistiquée. Il faut savoir que la marchandise provient du Brésil via Dubai, avant d'entrer en Tunisie où elle a été confiée aux mises en cause. Ces dernières ont vraisemblablement séjourné dans plusieurs hôtels d'Alger avant d'accomplir leur forfait. L'enquête toujours en cours révèle que les mises en cause ont été enrôlées par des barons qui ont exploité leur situation sociale modeste en leur faisant miroiter des horizons meilleurs. Le risque à prendre a payé pour elles et pour le moment elles sont placées sous mandat de dépôt par le procureur de la République du tribunal d'El Harrach.