La communauté internationale continue de commenter les résultats de l'élection présidentielle iranienne qui a été suivie de manifestations publiques provoquées par les partisans de Hossein Moussavi, candidat qui conteste la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Après la France, l'Allemagne, l'Angleterre, les Etats-Unis et l'Onu, c'est au tour du Canada, du Japon, de la Chine et de la Russie de s'exprimer officiellement. Lundi, le ministre des Affaires étrangères canadien s'est déclaré «profondément inquiet de la situation actuelle en Iran» et a appelé à une «enquête complète et transparente sur la fraude électorale», lors de l'élection présidentielle. «Le traitement brutal de manifestants pacifiques par les forces de sécurité est inacceptable», a ajouté le ministre, qui intervenait devant le Parlement. De son côté, le ministre des Affaires étrangères japonais s'est dit hier «extrêmement inquiet» face à la situation en Iran, après la publication d'informations faisant état de sept morts dans des violences post-électorales. «Nous avons entendu parler de tirs. Nous espérons que cette situation va s'arrêter dès que possible», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Le ministre s'est dit en outre «extrêmement inquiet à propos de la confusion en Iran», ajoutant «suivre de près la situation». Dépendant du Moyen-Orient pour son approvisionnement énergétique, le Japon entretient des liens cordiaux avec l'Iran, son troisième plus important fournisseur de pétrole. Tokyo s'est montré toutefois plus critique à l'égard de Téhéran dans la période récente, à mesure que la pression internationale s'est renforcée autour du programme nucléaire iranien. De plus, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a déclaré hier que le scrutin présidentiel iranien «est une affaire intérieure». «La question des élections en Iran est une affaire intérieure du peuple iranien», a dit le vice-ministre à des journalistes en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Ekaterinbourg (Oural). Moscou s'est félicité que le président Mahmoud Ahmadinejad, présent au sommet en qualité d'observateur, ait choisi la Russie pour son premier voyage après sa réélection. «Nous saluons le fait que les élections ont eu lieu, nous saluons le président nouvellement élu d'Iran sur le sol russe», a-t-il noté. Le président américain Barack Obama a refusé de mêler les Etats-Unis à la crise politique interne iranienne en assurant que c'était aux Iraniens qu'il appartenait de décider de leur président. S'exprimant à l'occasion d'entretiens dans le Bureau ovale avec le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, Obama a indiqué qu'il respectait «la souveraineté iranienne» et qu'il veut «éviter que ce soient les Etats-Unis qui deviennent le problème en Iran». Il a déclaré qu'il refuse que les Etats-Unis ne deviennent un «ballon de football politique» en Iran tout en se disant «profondément troublé par la violence» qu'il a vue à la télévision. Par ailleurs, Obama a affirmé qu'il persistait dans son projet de tenter de renouer le dialogue après 30 années caractérisées par une animosité entre les Etats-Unis et l'Iran. La Chine s'est aussi exprimée en pressant hier l'Iran de maintenir «la solidarité et la stabilité». «Nous espérons que l'Iran pourra maintenir la solidarité et la stabilité», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d'un point presse. Ce dernier s'est abstenu de commenter le résultat de l'élection de vendredi dernier. Le fils du dernier shah Reza Pahlavi a fait lundi un parallèle entre les violences provoquées à Téhéran par la réélection contestée d'Ahmadinejad et la révolution de 1978-79 qui a provoqué le départ de son père en exil. «Je pense que le climat que nous constatons en Iran aujourd'hui n'est pas sans rappeler les quelques mois qui ont conduit à l'avènement de ce régime», a déclaré M. Pahlavi, interrogé sur la chaîne de télévision américaine CNN.