Le président iranien a assuré, devant une foule de milliers de ses partisans réunis au centre de Téhéran, que les élections, dont celle qu'il a remportée vendredi, sont “les plus propres” et que leur résultat contesté par son rival malheureux n'avait pas été faussé. Il a défendu sa victoire à l'élection de vendredi, alors que son principal adversaire, Mir Hossein Moussavi, vient de demander l'annulation des résultats pour “irrégularités”. “Les élections en Iran sont les plus propres”, a dit M. Ahmadinejad devant une assemblée comptant de nombreux pasdarans, l'armée idéologique du régime, et bassidjis (milice islamique). Pendant ce temps, les Etats-Unis ont affiché dimanche un scepticisme appuyé quant à la légitimité de la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à l'élection présidentielle, qui soulève “énormément de questions”, selon le vice-président américain Joe Biden. “Vu la façon dont ils répriment la liberté d'expression, la façon dont ils répriment la foule, la manière dont les gens sont traités, il y a de vrais doutes” sur la légitimité de la réélection du président sortant, a-t-il jugé sur la chaîne de télévision NBC. Les réserves de M. Biden sont les plus fortes exprimées jusqu'ici par Washington depuis l'annonce des résultats du scrutin iranien samedi. La Maison-Blanche avait seulement affirmé, dans un bref communiqué, que les Etats-Unis continuaient à “suivre de près la situation, y compris les informations faisant état d'irrégularités”. Pour rappel, la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, avait également réagi avec prudence samedi en exprimant l'espoir que le résultat “reflète bien la véritable volonté et le désir du peuple iranien”. De leur côté, l'Allemagne et la France sont allées plus loin en convoquant les ambassadeurs iraniens en poste dans leurs capitales respectives pour leur demander des explications sur la situation en Iran. L'UE a demandé hier aux autorités iraniennes d'enquêter sur les accusations de fraude à l'élection présidentielle et de se garder de toute violence contre les manifestants, tout en se disant prête à reprendre le dialogue avec Téhéran sur la question nucléaire. “J'espère que (les autorités iraniennes) vont examiner toutes les plaintes concernant des irrégularités, je crois que c'est le moins que je puisse dire”, a ajouté la commissaire aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. “J'ai un grand respect pour les citoyens iraniens qui ont exprimé leur mécontentement et manifesté pacifiquement, et j'espère que les forces de sécurité vont s'abstenir d'utiliser la violence”, a-t-elle ajouté. A Téhéran, au moins 1 000 partisans du candidat à la présidentielle iranienne Mir Hossein Moussavi étaient réunis lundi sur la place Enqelab pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, en dépit d'une interdiction de la police.