La retraite anticipée, c'est fini, mais pas pour tout le monde. L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a installé une commission chargée d'élaborer un texte pour épargner la catégorie des métiers pénibles. Ainsi, les travailleurs exerçant des métiers dangereux continueront à bénéficier de la retraite sans condition d'âge, a annoncé à l'APS, Mohamed Lakhdar Badredine, conseiller aux affaires économiques et sociales du secrétaire général de UGTA. Il a cité à ce propos les mines, les chemins de fer, les hauts-fourneaux et les forages pétroliers, précisant que cet aspect sera pris en compte dans la nouvelle loi qui instituera le départ à la retraite à l'âge de 60 ans. Le même responsable estime, par ailleurs, que le maintien de la retraite sans limite d'âge est devenu un risque pour l'équilibre financier de la Caisse nationale de retraite (CNR). En ce sens, «l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 instituant le départ à la retraite sans limite d'âge ne peut être considérée comme un acquis permanent, c'est plutôt un acquis conjoncturel pour une situation conjoncturelle», a-t-il ajouté. Relevant qu'«aujourd'hui, il y a plus de retraités que de travailleurs actifs comparativement aux années précédentes». M. Badredine a estimé qu'«il est maladroit d'agir de manière ouvriériste», appelant à prôner une «vision d'avenir à même de préserver les équilibres financiers de la CNR ainsi que les droits des retraités». Dans ce sillage, il a regretté la position des autres syndicats qui se disent «opposés» à la suppression de la retraite sans limitation d'âge, faisant observer que dans tous les pays, l'âge de la retraite est décalé, comme en Angleterre (67 ans) ou en France (62 ans), alors qu'en Algérie où la population est jeune, l'âge de départ est de 50 ans. Si le départ à la retraite sans condition d'âge se conjugue désormais au passé, l'âge légal de la retraite ne change pas. Il est maintenu à 60 ans. A noter que l'ordonnance n°97-13 du 31 mai 1997, instituant le départ à la retraite sans condition d'âge, a été promulguée «dans une conjoncture particulière de mise en œuvre du programme d'ajustement structurel, à titre transitoire, pour atténuer les effets induits par les fermetures d'entreprises et les compressions d'effectifs». L'objectif était également de libérer des postes de travail pour les jeunes qui arrivaient sur le marché du travail. Toutefois, ce dispositif s'est révélé dans la durée doublement pénalisant pour la CNR : elle verse des pensions à des travailleurs partis en retraite avant l'âge légal, c'est-à-dire 60 ans, tout en ne continuant plus à percevoir leurs cotisations. Indemnités de fin de carrière maintenues Par ailleurs, et en réaction aux informations faisant état de la suppression de l'allocation de fin de carrière pour les retraités, M. Badredine a qualifié ce qui se dit à ce sujet de «rumeurs négatives». «Je rassure les travailleurs que l'allocation de fin de carrière est maintenue car c'est un acquis conventionnel et pas un acquis du gouvernement», a-t-il dit, précisant que cette indemnité est négociée entre les syndicats et les entreprises économiques. Il a également précisé que les travailleurs de la Fonction publique ne bénéficient pas de cet acquis, lequel est propre aux entreprises économiques qui rémunèrent la fidélité de leurs compétences.