L'âge du départ à la retraite ne sera pas révisé. Mais il n'y aura plus de retraite anticipée. La réunion tripartite gouvernement-UGTA-patronat, tenue hier à Alger, a mis fin à toutes les spéculations autour d'un éventuel passage de l'âge légal du départ à la retraite à 65 ans au lieu de 60 ans actuellement. «Il a été convenu entre les partenaires de la tripartie de fixer l'âge du départ à la retraite à 60 ans», explique le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'issue de cette rencontre. «Un groupe de travail sera mis sur pied pour élaborer ce projet de loi qui fixe l'âge de départ à la retraite à 60 ans par souci d'équité et de préservation des capacités de la Caisse nationale de retraite», ajoute-t-il. En revanche, les participants à cette 19e tripartie ont décidé de mettre un terme au système de retraite anticipée, en vigueur depuis les années 1990, qui permettait aux travailleurs de mettre fin à leur carrière avant d'atteindre l'âge légale (60 ans). De ce fait l'ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge, annonce Abdelmalek Sellal, sera abrogée. Pour justifier cette décision, la tripartite énumère une série d'arguments. «Les participants à la tripartie, et afin de préserver et consolider le dispositif national de retraite, considèrent que les conditions actuelles ne permettent plus le maintien de ce dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge», lit-on dans le communiqué final ayant sanctionné les travaux de cette réunion. Le communiqué invoque également les risques qui pèsent sur les équilibres financiers de la Caisse nationale de retraite (CNR) et les pertes de ressources humaines pour les employeurs. «Les participants à la 19e tripartite ont, à l'unanimité, admis que le maintien actuel de ce dispositif (97-13, ndlr) entraîne des conséquences dommageables aussi bien aux équilibres financiers de la CNR qu'à l'outil de production qui enregistre chaque année d'importantes déperditions au niveau de ses ressources humaines, notamment les plus qualifiées dans un dispositif qui s'est souvent avéré inégalitaire», ajoute le même communiqué. Hier soir, rappelons-le, le président du FCE, Ali Haddad, avait annoncé, sur un ton affirmatif, que «l'âge du départ à la retraite sera relevé de 60 ans à 65 ans». Mais son vœu ne s'est pas réalisé. Il est à rappeler que la CNR, de l'aveu même des responsables de la fédération des retraités (UGTA) traverse une sérieuse crise financière.