Pour le réseau Nada, il est urgent de finaliser le projet de loi relatif à la prévention contre la délinquance et la criminalité qui fait des centaines de victimes chaque année. Le phénomène de la drogue et de la toxicomanie ne cesse de prendre de l'ampleur en Algérie. Les chiffres liés aux importantes quantités de drogues saisies chaque année par les services de sécurité fond froid dans le dos. Près de 16 tonnes de résine de cannabis, 1,6 kg d'héroïne, 6 kg de cocaïne et 29 645 comprimés de psychotropes ont été saisis au premier semestre de l'année en cours. 14 152 personnes ont été arrêtées pour trafic de drogue durant la même période, selon la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Un bilan qui inquiète la société civile et les associations de protection de l'enfance et de la jeunesse qui appellent à la mobilisation de toutes les institutions de l'Etat pour lutter contre ce fléau. «Les associations, la société civile et les autorités publiques doivent faire front commun pour éradiquer ce phénomène qui gangrène notre société», a plaidé hier le président du réseau Nada pour la protection de l'enfance, Abderrahim Arrar. S'exprimant en marge de la conférence interassociative sur la lutte contre le trafic illicite de drogue, Arrar a mis l'accent sur les dangers que représente ce fléau sur les enfants. «Près de 7000 mineurs sont exposés à la consommation de la drogue par an», a-t-il précisé. Pour le réseau Nada, il est urgent de finaliser le projet de loi relatif à la prévention contre la délinquance et la criminalité qui fait des centaines de victimes chaque année. Arrar regrette, par ailleurs, le manque de centres de toxicomanie dans le pays. «Nous avons seulement deux centres opérationnels pour pendre en charge les toxicomanes», a regretté notre interlocuteur. L'école algérienne n'est pas à l'abri du phénomène de la drogue qui frappe de plein fouet la société. «La consommation de la drogue se propage de manière dangereuse en milieu scolaire», estime le président de l'association des parents d'élèves, Ahmed Khaled. «Nous enregistrons chaque semaine plusieurs plaintes de parents pour dénoncer la commercialisation de drogues dans l'entourage des établissements scolaires»,a-t-il fait savoir. Pour lui, la meilleure stratégie pour lutter contre ce phénomène est d'impliquer les associations de parents d'élèves, les responsables des établissements scolaires afin de sensibiliser les élèves sur le danger de la drogue et des réseaux de trafic. «Le problème de la drogue est un phénomène national et il faudrait la mobilisation de tout le monde, notamment les ministères de l'Education nationale et de la Jeunesse et des Sports, pour y faire face», a-t-il ajouté. De son côté, le responsable du département de lutte contre la criminalité au sein de la DGSN, le commissaire Guessoum Djamel, a affirmé que des efforts considérables ont été déployés pour combattre ce phénomène. La stratégie de la DGSN repose sur la prévention et la répression. «Nous effectuons durant toute l'année des campagne de sensibilisation contre les dangers de la drogue. Nous activons également à travers des cellules d'écoute pour prévenir les jeunes sur les risques de consommation de cette substance», a-t-il fait savoir. S'agissant du volet répressif, notre interlocuteur indique que des brigades régionales ont été mises en place à travers toutes les wilayas pour lutter contre la délinquance et la criminalité. «La dernière en date a été installée à Annaba», a-t-il précisé. Guessoum indique que ce dispositif a donné ses fruits. Il a cité comme preuve l'arrestation récemment d'un important réseau international de trafic de drogue impliquant quatre femmes de nationalité tunisienne.