Les 20e championnats d'Afrique d'athlétisme, que la ville sud-africaine de Durban a accueillis depuis le 22 juin, se sont achevés dimanche avec la victoire incontestée du pays organisateur qui a terminé largement en tête du tableau des médailles avec un total de 33 médailles (16 en or, 9 en argent et 8 en bronze). La deuxième place est revenue au Kenya avec 24 médailles (8 en or, 8 en argent et 8 en bronze) alors que le Nigeria a complété le podium avec 16 médailles (4 en or, 5 en argent et 7 en bronze). Et l'Algérie dans tout ça ? Eh bien, l'Algérie a terminé à la 14e place de ce classement avec une seule médaille à son compteur, celle en or du perchiste Hicham Cherabi. C'est moins que lors de la précédente édition dans laquelle notre pays avait remporté 4 médailles (1 en or et 3 en bronze et une 12e place au classement des pays) et encore moins que lors de l'édition de 2012 où, là, il avait raflé 7 médailles (2 en or, 3 en argent et 2 en bronze pour une 6e place au classement des pays). Il y a donc une réelle régression en termes de résultats, mais les dirigeants de l'athlétisme algérien auront un argument tout trouvé : les meilleurs de nos athlètes ont boudé cette édition 2016 pourtant inscrite en toutes lettres dans le contrat-programme signé avec leur Fédération pour obtenir l'argent nécessaire pour se préparer. Ces athlètes ont choisi de faire l'impasse sur Durban soit pour mieux se consacrer à la préparation des JO de Rio de Janeiro, soit pour courir dans certains meetings en vue de la réalisation des minima de qualification pour ces mêmes JO. On fera remarquer que ces athlètes ont tous échoué dans leur mission et qu'ils restent, pour le moment, écartés des JO brésiliens. A commencer par le hurdler Abdelmalik Lahoulou qui, profitant du fait qu'il n'a pu obtenir de visa pour l'Afrique du sud (une enquête du MJS serait la bienvenue sur cette histoire de visa sud-africain), est allé courir le 400 m haies de la réunion de Madrid où il a terminé à la 7e place dans le temps de 49.48 , à 8 centièmes des minima de qualification pour Rio. Il s'est lancé dans une nouvelle tentative dimanche soir du côté de Murcie, toujours en Espagne, un 400 m haies qu'il a remporté mais dans le médiocre temps de 50.02, devançant son compatriote Miloud Rahmani qui a réalisé 50.10. Une victoire à laquelle il ne faut pas accorder d'importance vu que les compétiteurs sont d'illustres inconnus du 400 m haies. Trop de pression sur Lahoulou Le cas de Abelmalik Lahoulou mérite qu'on s'y intéresse de près. Voilà un athlète qui, l'année dernière, en septembre 2015, avait remporté l'or du 400 m haies des Jeux africains de Brazzaville dans l'excellent temps de 48.67, faisant de lui, à 23 ans, un des meilleurs spécialistes de la planète sur cette distance. Ce garçon était en pleine progression et voilà que la FAA a mis la pression sur lui en imposant à tous les athlètes algériens de réaliser les minima pour Rio cette saison. Au lieu d'appliquer la règlementation de l'IAAF, qui dit que celui qui a fait ces minima entre le 15 mai 2015 et le 11 juillet 2016 est qualifié pour les JO de Rio, la FAA a pris le risque d'imposer ses propres règles et de perturber ce garçon si doué. Si Lahoulou n'était pas engagé dans cette course aux minima, il se serait préparé pour Rio dans la sérénité et ne se serait pas imposé cette course effrénée à la qualification aux JO. Lahoulou va, peut-être, réaliser ces minima, mais dans quel était d'esprit et surtout de fraîcheur ira-t-il au Brésil ? D'autres athlètes sont dans le même cas que lui, à la recherche d'un billet pour Rio. Ils étaient samedi à Bilbao, en Espagne, et ont lamentablement échoué. On veut parler de Yacine Hathat (1500 m), Amina Bettiche (3000 m steeple), Khaled Benmahdi (800 m) alors que Amine Belferrar a, lui, abandonné dans ce même 800 m. Un bien triste bilan pour l'athlétisme algérien.