On ne comprend pas pourquoi ce qui est accepté pour le décathlonien ne l'est pas pour les deux autres athlètes. En dévoilant la liste (provisoire) des athlètes qualifiés pour les championnats d'Afrique d'athlétisme et les Jeux olympiques de Rio de Janeiro, la Fédération algérienne d'athlétisme veut montrer qu'elle s'en tient à sa propre règlementation qui dit que les athlètes qui veulent aller à Rio de Janeiro doivent réaliser les minima au cours de la saison en cours. C'est pourquoi dans la liste pour les JO, on trouve Taoufik Makhloufi, qualifié pour le 800 m et non pour le 1500m, dont il est le champion olympique en titre alors que Abdelmalik Lahoulou, recordman d'Algérie du 400m haies, n'y est pas du tout. Makhloufi et Lahoulou, ont, pourtant, répondu aux critères de qualification de la Fédération internationale (IAAF) qui indique que les temps de référence pour aller aux JO de Rio doivent être réalisés entre le 1er mai 2015 et le 11 juillet 2016. Le premier avait bouclé un 1500 m le 17 juillet 2015 à Monaco en 3 :28.75, et le deuxième avait réalisé un 48.67, sur 400 m haies, le 16 septembre 2015 aux Jeux africains de Brazzaville. Ces deux performances, la FAA refusent de les prendre en compte et impose à ces deux athlètes de courir après les minima pour les JO de Rio au cours de la saison actuelle. On aurait compris la démarche de cette Fédération, qui veut imposer des sélections plus rigoureuses, s'il n'y avait l'exception Bouradda. On peut, en effet, parler d'exception pour cet athlète qui se trouve qualifié aux JO de Rio alors qu'il est tenu, comme Makhloufi et Lahoulou, de réaliser les minima durant la saison en cours. L'IAAF parle de période de qualification pour les épreuves combinées, dont le décathlon, allant du 1er janvier 2015 au 11 juillet 2016. La FAA qui dit que, pour elle, ces minima doivent être établis durant la saison 2015-2016, a dérogé à cette règle en faveur de Bouradda. Elle ne dit pas pourquoi. Elle donne la liste des qualifiés sans aucune explication. Voilà de quoi se poser des questions sur sa manière d'agir. La DTN de cette Fédération serait bien inspirée d'éclairer l'opinion sportive sur ce «piston» en faveur d'un seul athlète, 5e d'un Mondial, qui ne sera même pas de la partie des championnats d'Afrique puisque son entraîneur a déclaré, à la télévision, qu'il ferait l'impasse sur cette compétition.