Au moment où le déficit commercial frôle les 10 milliards de dollars sur les cinq premiers mois de 2016, l'Algérie continue d'importer certains produits qui ne sont pas de première nécessité mais qui se chiffrent à des millions de dollars. Quand le déficit se creuse de 35,5%, les importations des fruits frais se poursuivent et augmentent en facture. Selon le ministère du Commerce, l'importation de la banane a atteint 50,8 millions de dollars durant le 1er trimestre 2016, contre 48,35 millions de dollars au 1er trimestre 2015, tandis que pour la pomme, le montant est de 31,3 millions de dollars contre 37 millions de dollars, au cours des deux périodes de comparaison. La facture a été de 6,7 millions de dollars pour les amandes décortiquées contre 4,74 millions de dollars, entre les 1er trimestres 2015 et 2014. Quant aux raisins secs, les importations ont été de près de 5 millions de dollars (contre 3,88 millions de dollars) et de 725 203 dollars d'abricots secs (contre 500 543 dollars). Pour les importations de pruneaux secs, elles ont baissé et se sont chiffrées à 1,14 million de dollars (contre 2,56 millions). Sachant que la production nationale en ail est importante, permettant de couvrir les besoins, selon les intervenants du secteur agricole, la facture de ce produit agricole a fortement augmenté en passant à 11,17 millions dollars (contre 8,48 millions dollars). Et ce, en raison des hausses qui ont marqué son prix, passant à 1661 dollars/tonne (+50,73%). Le gouvernement a instauré trois licences d'importations seulement, depuis janvier, mais depuis cette date, aucun autre produit n'a été soumis au régime de licence. Le président de l'association Algérie conseil export (ACE), Smaïl Lalmas, a considéré que «la politique du gouvernement est incohérente» concernant la maîtrise des importations. Il souligne qu'à l'état actuel, le gouvernement n'a réussi à instaurer que trois licences pour la simple raison que «les différents ministères sont incapables d'établir des listes de produits car ils ne savent pas ce qui est produit dans leurs secteurs respectifs». Le spécialiste préconise de recenser, en premier lieu, le potentiel de chaque produit. «Un travail en profondeur doit être réalisé», a-t-il proposé, recommandant d'associer plusieurs secteurs à cette démarche. Le prix du ciment baisse Par ailleurs, les prix moyens à l'importation des produits alimentaires et du ciment ont, dans l'ensemble, poursuivi leur baisse durant le premier trimestre 2016 par rapport au même trimestre de 2015, note le ministère, cité par l'APS. Les prix moyens à l'importation des matières premières destinées à l'industrie agroalimentaire ont été marqués par des baisses variant entre 4% et 27%, à l'exception de l'huile brute de tournesol. Pour les céréales, les prix ont reculé à 345 dollars/tonne. Ainsi, pour le blé dur, la baisse a été de 25% par rapport au 1er trimestre 2015), soit 203 dollars/tonne. Concernant le blé tendre, les prix ont chuté de 19,1%, soit 179 dollars/tonne, alors que pour les poudres de lait, les prix ont régressé de 19% pour se situer à 2469 dollars/tonne. Le prix du sucre roux a reculé de 15,2%, soit à 340 dollars/tonne alors que pour les huiles brutes pour l'industrie alimentaire, la baisse est de 27,4%, pour un prix de 609 dollars/tonne Par contre, l'huile de tournesol a vu ses prix à l'importation augmenter à 839 usd/tonne, soit une augmentation de 7%. A l'exception des prix du café torréfié qui ont augmenté de 447,7% (18 145 dollars/tonne contre 3313 dollars/tonne au 1er trimestre 2015, les prix à l'importation des autres produits de large consommation (produits d'épicerie) ont connu des baisses oscillant entre 4,7% et 31% des pâtes alimentaires à 1651 dollars/tonne (+5,2%) et du thé à 2149 dollars/tonne (0,2%). Le prix du café non torréfié a été de 2102 dollars/tonne (-12,4%), du concentré de tomate à 1245 dollars/tonne (-25,2%), du sucre blanc à 500 dollars /tonne (-7,8%) et du lait infantile à 6784 dollars/tonne (-4,7%). Citant également le ciment de construction dans son analyse, le ministère du Commerce indique que son prix moyen à l'importation a affiché une baisse de près de 21%, en s'établissant à 61 dollars/tonne durant le 1er trimestre de 2016.