Le programme de permanence des commerçants durant l'Aïd a été respecté dans quelques communes, alors que dans d'autre non. Et pour cause, les APC ne jouent pas leur rôle. Ces dernières n'ont pas procédé à l'affichage des listes des commerçants retenus, pour rassurer les consommateurs et les orienter. Ce problème se pose chaque année. La direction du commerce et des prix (DCP) n'a pas informé à temps les commerçants concernés par la permanence et les APC n'ont pas affiché les listes pour que les citoyens prennent connaissance des commerçants astreints à ouvrir durant les deux jours de l'Aïd. «L'objectif de cette opération est d'informer le consommateur pour qu'il ne perde pas de temps à chercher un boulanger», a expliqué Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca). «Cette bévue a causé des désagréments, car il y a eu des citoyens qui ont parcouru des kilomètres juste pour acheter du lait et du pain», a-t-il déploré. Boulenouar a fait savoir, en outre, que la frénésie des achats des citoyens durant les deux jours fériés a causé des perturbations dans l'approvisionnement en produits alimentaires de large consommation, notamment le pain, le lait en sachet et les fruits et légumes. «Le taux d'achat a augmenté de 30% durant l'Aïd, car les citoyens achètent d'une manière irrationnelle», a-t-il dit, ajoutant : «Il y a même des villes qui ont subi une pénurie de pain, car la demande citoyenne a doublé.» Boulenouar a fait savoir à ce propos que cette perturbation encourage le marché informel. Néanmoins, notre interlocuteur reconnaît que cette année la permanence a été nettement respectée par la plupart des commerçants et les unités de production réquisitionnées. «Nous n'avons reçu aucune réclamation de la part des consommateurs ou des citoyens dénonçant le non-respect du programme des permanences», a-t-il affirmé. Mieux, il avoue que plus de 5000 commerçants non concernés par l'instruction du ministère du Commerce ont préféré ouvrir leur commerce pendant l'Aïd. «Ce sont généralement ceux dont les locaux se situent non loin de leur habitation», a-t-il expliqué. Cela étant, le ministère du Commerce terminera son évaluation «à la fin du long week-end pour avoir toutes les données des différentes wilayas du pays et savoir concrètement si les commerces ont adhéré à notre démarche». Dans le cas contraire, les contrevenants sont passibles de sanctions prévues par la réglementation en vigueur. Les transgresseurs verront, conformément à la loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales, leurs locaux commerciaux fermés pour une durée d'un mois, assortie d'une amende allant de 30 000 à 200 000 DA. Echaudés par les sanctions dont leurs confrères ont fait l'objet l'année dernière à cause de la non-application de cette instruction ministérielle, les commerçants mobilisés ont décidé d'ouvrir leurs magasins et de se conformer à la loi. Au niveau national, quelques commerçants ont été réquisitionnés, faut-il le rappeler, dans le cadre du programme de permanence de l'Aïd visant à assurer un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation. Il s'agit de la mobilisation de 4932 boulangers, 20 167 commerçants dans l'alimentation générale, fruits et légumes, 7711 dans des activités diverses, alors que plus de 5000 agents de contrôle sur le territoire national étaient déployés pour veiller au respect de ce programme. Outre Alger, où le nombre de commerçants réquisitionnés est de 5409, d'autres wilayas sont également concernées par ce dispositif comme Blida (4895 commerçants mobilisés), Annaba (2355), Sétif (5875), Oran (4207), Saïda (3188), Batna (3857), Béchar (1221) et Ouargla (2269).