Amnesty International a plaidé, hier, en faveur de la libération du journaliste Mohamed Tamalt, détenu depuis le 27 juin dans la prison d'El Harrach, pour «offense» au président de la République. Dans un communiqué rendu public, l'organisation de défense des droits de l'homme estime que «la Constitution algérienne, révisée en février 2016, interdit la détention arbitraire et insiste sur le caractère exceptionnel de la détention provisoire». «Amnesty International appelle les autorités algériennes à libérer le journaliste Mohamed Tamalt, détenu arbitrairement pour ‘‘offense'' envers le Président et de hauts responsables sur facebook», écrit l'ONG, ajoutant que le journaliste «observe une grève de la faim depuis qu'il a été arrêté». Cet appel intervient à la veille du procès qui se tient aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Tout en rappelant qu'«il a été placé en détention (…) au titre des articles 144 bis et 146 du code pénal, en lien avec de récentes publications sur facebook, dont une vidéo diffusée le 2 avril, présentant un poème subversif et des images du président Abdelaziz Bouteflika», Amnesty précise que si le journaliste d'El Khabar est déclaré coupable, il «encourt une amende pouvant aller jusqu'à 500 000 dinars». L'ONG dénonce, par ailleurs, le fait que «même si ces infractions ne sont pas passibles de peines de prison, le tribunal a ordonné sa détention à la prison d'El Harrach, à Alger, dans l'attente de la décision du tribunal». Sa libération sous caution, regrette-t-elle encore, «a été refusée lors d'une audience le 4 juillet, amenant ses avocats à se retirer en signe de protestation contre ce qu'ils considèrent comme une détention arbitraire». Les critiques d'Amnesty International ne s'arrêtent pas là. Selon elle, la Constitution algérienne «ne garantit pas l'accès à des voies de recours utiles pour contester devant un tribunal le bien-fondé de la détention et accorder une remise en liberté si elle est jugée illégale».