Ils pensaient pouvoir fêter, en toute insouciance, la mémorable révolution de 1789, le soir de ce 14 juillet 2016. Juste après un Euro de foot riche en images festives et en ivresses collectives, la monstruosité des attentats terroristes les aura rattrapés, refroidis en pleine Promenade des Anglais à Nice. Le décompte macabre et le nombre effroyable de blessés, traumatisés et autres victimes de cet énième carnage, ne sauraient nous être indifférents, nous qui connaissons malheureusement le sujet depuis des décennies. Comme pour ce qu'il s'est passé à l'aéroport d'Istanbul, dans la boîte de nuit d'Orlando en juin ou au centre-ville de Bruxelles et sur une plage de Côte d'Ivoire en mars ou encore à Baghdad le 3 juillet dernier, etc., etc… il y a un même dessein dans ce triste scénario : s'en prendre à l'humanité toute entière, à la démocratie où qu'elle soit, à la liberté de croire, de ne pas croire, de se vêtir, de s'exprimer, de crayonner, d'écrire, de danser, d'aimer, de vivre tout simplement ! Experts criminologues, services de renseignements et tout le toutim des chargés de l'info auront beau broder sur ces attentats, donner des bilans humains et matériels, tels des indices de bourse, le chaos reste insaisissable. On les entend dire qu'ils sont en guerre. Non, la guerre, c'est plutôt eux qui l'orchestrent en des contrées qui leur sont lointaines. Un désaxé, certainement taré du bulbe, ne peut mener une guerre, à lui tout seul, au volant d'un camion de location à Nice… Le seul indice valable, et malheureusement palpable, est que l'humanité est en danger. Elle l'est par la gratuité des actes commis. Gratuité car, revendications crédibles ou pas, la cause ne collera jamais à l'Islam que l'on connaît sur terre. Elle serait, d'après certains, dans l'Au-delà… Autant alors ne plus vivre sur terre ? Renoncer à prendre les transports en commun, ne plus aller à un concert, à ne plus dîner en terrasse pour profiter d'une douceur crépusculaire, ne plus se prélasser sur une plage, bref ne plus assister aux réjouissances culturelles, sociales, touristiques, de peur de faire partie d'une nouvelle charrette est le but recherché par ces innommables et soi-disant êtres vivants. «L'humanité, profondément menacée par cette longue liste d'attentats terroristes, se doit de réagir», professent les différentes crèches politiques à travers le monde. Oui mais, il est toujours plus facile de dire que de faire en cet univers disloqué entre peuples et continents sans véritable boussole identitaire. Chaque organisation mondiale, chaque entité continentale, chaque pays, chaque parti politique de quelque obédience soit-il, bref, chacun pense que le terrorisme découle des injustices sociales que vivent les pauvres, les indigents, les sans-logis et les sans-grades ici-bas. Tous espèrent que le terrorisme se résorbera et disparaîtra quand ces injustices seront corrigées. Ô le bon vieux vœu pieux ! Mais, bon sang de bon soir, qui croira à cette panacée, à cet idéal, à cet antidote alors le délire islamiste est né par et pour des hurluberlus roulant en grosses cylindrées, créchant dans des villas somptueuses et partageant la couche «religieuse» ou pas de deux ou trois dulcinées à la fois ? En fait, la menace persiste car inhérente à la bêtise humaine, une bêtise qu'a acquise l'individu haineux d'où qu'il soit, de Nice, Tunis, Paris, Bruxelles, Alger, Beyrouth ou de quelque bled perdu sur la planète. La vigilance est de mise, partout où l'on vit ! Reste que tout drame humain mérite émotion et indignation. Chaque vie humaine compte, qu'elle soit célèbre ou anonyme, qu'elle soit nationale ou étrangère, riche ou pauvre, instruite ou pas, influente ou exclue, petite ou grande par l'âge… A l'heure où d'autres centaines, voire des milliers de vies se perdent par accidents de la route, crashs aériens, naufrages, guerres ou tremblements de terre, ayons simplement la pensée qui se doit…