Les questions de paix et de sécurité en Afrique, l'élection d'un nouveau président de la Commission de l'Union africaine (UA) et le financement de cette instance continentale sont les points phares à l'ordre du jour des travaux de la 27e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA (17 et 18 juillet), auxquels prend part l'Algérie. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représente le président de la République Abdelaziz Bouteflika aux travaux de ce sommet. Les chefs d'Etat et de gouvernement africains se pencheront notamment sur les recommandations issues de la 611e session du Conseil de paix et sécurité (CPS) de l'UA, tenue le 11 juillet 2016 à Kigali. Les recommandations portent essentiellement sur les crises ouvertes, notamment dans le Sud-Soudan et au Burundi ainsi que sur les questions du terrorisme qui touchent plusieurs pays africains, notamment en Somalie et au Tchad. Le Sommet aura à se pencher sur l'autre question stratégique qui est le financement de l'UA et le budget, particulièrement le fonds de la paix et de la sécurité et les autres activités de l'instance continentale. Les chefs d'Etat et de gouvernement devront également élire un nouveau président de la Commission en remplacement de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma, élue par la conférence de l'UA en juillet 2012. Trois candidats sont en lice pour briguer le poste. Il s'agit de la ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi, de l'ancienne vice-présidente ougandaise, Speciosa Wandira Kazibwe, et du ministre des Affaires étrangères de la Guinée équatoriale, Agapito Mba Mokuy. Le sommet sera également consacré aux questions relevant du renforcement et de la consolidation de l'action et de la place de l'organisation continentale sur la scène africaine et internationale. Les chefs d'Etats et de gouvernements de l'UA seront, aussi, saisis des questions juridiques internationales touchant l'Afrique, à l'instar des conclusions du procès de Hissène Habré et des efforts de l'UA en matière de justice pénale internationale. L'UA procédera, lors de la conférence, au lancement du passeport africain dont les premiers bénéficiaires seront les chefs d'Etat et de gouvernement, les ministres des Affaires étrangères et les représentants permanents des Etats membres de l'UA à son siège d'Addis Abeba (Ethiopie). Pour l'organisation panafricaine, la délivrance de ce passeport devrait ouvrir la voie à l'adoption et à la ratification par les Etats membres de tous les protocoles et lois relatifs à ce futur passeport africain. Cette initiative, lancée en 2014, entre dans le cadre de l'Agenda 2063 de l'UA, vise à faciliter la circulation des personnes, des biens et des services au sein de l'Union, en vue de dynamiser le commerce panafricain, l'intégration du continent et son développement économique, indique toujours l'UA. Les travaux du 27e sommet ont démarré le samedi 10 juillet, avec la 32e session ordinaire du Comité des représentants permanents (Corep) composé d'ambassadeurs africains accrédités auprès de l'UA, de délégués des institutions de l'UA et de membres de la Commission. La Corep s'est penchée sur l'examen des progrès notés dans le cadre de la mise en œuvre de l'Agenda 2063 de l'UA, l'examen des rapports des organes tels que le Parlement panafricain (PAP), la Commission africaine des droits de l'homme, etc. L'Algérie a présidé la réunion du Comité ministériel chargé du suivi de la mise en œuvre de l'Agenda africain 2063, une feuille de route pour «bâtir une Afrique prospère et unie fondée sur des valeurs partagées et un destin commun». Cet agenda compte 7 aspirations et 12 programmes phares dans le cadre de son premier plan décennal de mise en œuvre (2013-2023). La 29e session ordinaire des pays membres du Conseil exécutif de l'UA, dont l'Algérie, représentée par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a été, quant à elle, sanctionnée par un projet de décisions qui doit être soumis au sommet de l'UA. Le Conseil exécutif a approuvé notamment la plate-forme d'Alger sur le rôle des organes de sécurité pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles en Afrique lors, notamment de conflits. Le Maroc prépare son retour à l'UA Il y a trente-deux ans, le roi Hassan II quittait l'Union africaine (UA) pour protester contre la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée (RASD) par l'UA. Le Maroc trouvait cette décision contradictoire avec le principe fondateur de l'organisation, qui prévoit la «non-ingérence» et «le respect des frontières» des Etats membres. La politique de la chaise vide fait désormais partie du passé : le retour du Maroc au sein de l'UA se prépare, d'après Radio France Internationale (RFI). L'UA reconnaît le droit du peuple du Sahara Occidental, dont le pays est colonisé par le Maroc, à l'autodétermination.