Dans un contexte d'appels incessants des pouvoirs publics à diversifier l'économie nationale, la direction générale des Douanes vient d'annoncer l'ouverture prochaine d'un nouveau poste frontalier au niveau de la wilaya d'El Oued, pour justement faciliter l'acte d'exporter aux opérateurs économiques locaux. Cette wilaya, à fortes potentialités économiques et agricoles, notamment dans la production de la pomme de terre, connaîtra au mois d'octobre l'ouverture d'un nouveau poste frontalier, lequel facilitera les opérations d'exportation vers la Tunisie voisine ou ailleurs. «Il est question d'ouvrir un poste frontalier mixte algéro-tunisien au niveau de la wilaya d'El Oued», a indiqué hier à Alger le directeur général des Douanes, Kaddour Bentahar, en marge de la signature d'une convention de transport entre la compagnie aérienne Tassili Airlines et les Douanes algériennes. «Ce poste frontalier sera fin prêt le mois d'octobre et à ce moment-là, il ne restera aux pouvoirs publics qu'à l'inaugurer», a ajouté le patron des Douanes. Avec l'ouverture de ce nouveau poste, il semblerait que le mot est donné pour mettre tous les moyens en œuvre afin de sortir de la dépendance quasi-totale des exportations des hydrocarbures. Car même si au cours de l'année 2016, une expérience d'exportation de petites quantités de pomme de terre a été faite depuis El Oued, les pouvoirs publics, et notamment les responsables des secteurs de l'agriculture et du commerce, disent qu'il s'agit de «tests» par lesquels les acteurs économiques locaux et nationaux doivent passer pour reprendre «le réflexe de l'export» perdu au profit du «réflexe de l'import» depuis plusieurs décennies déjà. Ainsi, près de 4800 tonnes de pomme de terre produites dans la wilaya d'El Oued ont été exportées vers 8 pays, avait indiqué en février à la presse le responsable de la DSA d'El Oued, Laâla Maâchi. Au plus fort de la saison de production de ce tubercule que l'Algérie avait, pour rappel, importé il y a quelques années seulement de cela, la pomme de terre algérienne a intéressé quatre pays arabes (les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Tunisie), et quatre autres européens (la Russie, l'Italie, la France et l'Espagne), avait encore fait savoir Maâchi. Pour ce, une première livraison de 4000 tonnes avait été mise sur le marché international. Pour la circonstance, sept opérateurs se sont lancés, dans une première phase, dans cette opération d'exportation de la pomme de terre et qui devra atteindre à l'avenir les 400 000 tonnes, soit 75% des prévisions de production de la saison d'hiver (700 000 q) dans la wilaya. Outre la pomme de terre, El Oued et d'autres wilayas du Sud et des Hauts Plateaux peuvent exporter, à condition qu'il y ait une sérieuse volonté, d'autres produits agricoles, industriels et services. Car les accords de libre échange signés entre l'Algérie et des pays arabes ne peuvent être profitables à l'économie nationale que si cette dernière est en mesure d'être concurrentielle. Des progrès restent à faire dans ce domaine. Accueil des estivants: Les nouvelles mesures des Douanes Le DG des Douanes, Kaddour Bentahar, a évoqué hier en marge de la signature d'une convention de transport entre ses services et la compagnie aérienne Tassili Airlines les facilitations accordées aux voyageurs en cette période de vacances et de grande affluence au niveau des ports et aéroports, mais aussi au niveau des frontières terrestres. Parlant du traitement douanier, le premier responsable de la DGD a fait savoir que désormais «la déclaration des devises est téléchargeable sur le net» et qu'une telle facilitation «fait gagner du temps aussi bien aux passagers qu'aux douaniers». S'exprimant sur une autre «avancée» de ses services, Bentahar rappelle avec insistance que les couloirs verts sont activés dans les ports et aéroports du pays. «Désormais, les traitements douaniers ont été ramenés à 1 heure 15 au niveau des ports et 30 minutes aux frontières terrestres. Les délais sont aussi raisonnables pour les aéroports étant donné qu'il y a à ce niveau moins de contraintes», s'en est enorgueilli le PDG des douanes qui promet de ramener les délais encore à la baisse. Interrogé sur les difficultés que des touristes algériens auraient rencontrées côté tunisien, en traversant la frontière, Bentahar a estimé qu'en principe, ce genre de problèmes n'existeraient pas, tant que les douanes algérienne et tunisienne travaillent avec les mêmes mécanismes et se concertent aussi régulièrement dans le cadre du comité de coopération douanier. Sur une autre registre, le PDG de la compagnie Tassili Airlines, Belkacem Harchaoui, qui a été interpellé sur la cherté des billets d'avion, a répondu qu'il ne partageait pas cet avis et que de toute manière, les prix étaient étudiés et que sa compagnie était «concurrentielle» sur cette question précise.