Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a souligné que la question du Sahara occidental «se consolide» jour après jour au niveau des organes et institutions européennes, malgré «les campagnes hostiles marocaines». «La question du Sahara occidental a enregistré des progrès significatifs dans les milieux politiques et judiciaires européens, après la reconnaissance par la Cour de justice de l'Union européenne du Front Polisario en tant que personne morale et seul représentant légitime du peuple sahraoui, après la plainte déposée par le Polisario contre les accords signés entre l'UE et le Maroc incluant le Sahara occidental», a soutenu M. Sidati mardi dans son intervention lors de la 7e édition de l'université d'été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Dans ce contexte, M. Sidati a rappelé l'avis juridique de la Cour de justice de l'UE annulant ces accords et déclarant que le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental (territoire non autonome, sujet d'un processus de décolonisation inachevé). «Cette décision de la cour européenne a amené plusieurs pays de l'UE à annuler leurs accords avec le Maroc qui se trouve actuellement dans un isolement international», s'est-il félicité. Enfin, le ministre délégué pour l'Europe a critiqué les alliés du Maroc, notamment la France et l'Espagne, qui se sont hâtés pour le recours à l'appel contre l'annulation de l'avis de la Cour de justice de l'UE pour la défense de leurs propres intérêts économiques. Le 10 décembre dernier, la Cour de justice de l'UE (CJUE) a annulé l'accord agricole entre l'UE et le Maroc en raison de l'application dudit accord au Sahara occidental occupé. Des chercheurs de renom en droit international ont déclaré à plusieurs reprises que l'UE viole le droit international au Sahara occidental. Un avis partagé par le service juridique du Parlement européen et plusieurs Etats membres, rappelle-t-on. La 7e édition de l'université d'été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) s'est ouverte mardi dernier à l'université M'hamed-Bougara (Boumerdès). Quelque 400 cadres, des membres de la société civile algérienne et des personnalités internationales activant dans la défense des droits de l'Homme participent à ce rendez-vous. Etaient présents à l'ouverture de cette rencontre devant durer jusqu'au 22 août et placée sous le thème «L'Etat sahraoui est la solution», le président sahraoui, Ibrahim Ghali, l'ambassadeur de la RASD à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoun, le président de l'université d'été et des responsables sahraouis. Prennent part également à ce rendez-vous des représentants de partis politiques algériens ainsi que des membres du corps diplomatique accrédités à Alger. Il faut signaler aussi que le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine (UA) a rappelé lors d'une réunion les principes et les objectifs de l'Acte constitutif de l'UA adopté par la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement à Lomé (Togo) en 2000, appelant tous les Etats désireux d'adhérer à l'Acte à se conformer à ses dispositions, a indiqué mardi un communiqué de l'UA. Une réponse claire au Maroc qui avait «insisté» pour adhérer à l'UA, tout en conditionnant son «retour» à l'exclusion du Sahara occidental.