Les Etats-Unis et la Russie ne sont pas parvenus au terme de leur entretien vendredi 26 août à Genève à un accord de coopération militaire contre l'organisation Etat islamique (EI) et une cessation des conflits en Syrie. S'adressant à la presse plus de neuf heures après l'ouverture des discussions, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont déclaré que les deux équipes de négociateurs tenteraient de régler les derniers points de l'accord dans les prochains jours. John Kerry a annoncé que les discussions avec Sergueï Lavrov avaient apporté « de la clarté en vue d'avancées », mais les deux responsables ont fourni peu de précisions quant au renouvellement de la trêve de février et les interventions humanitaires. Nous ne voulons pas parvenir à un accord juste pour avoir un accord, a déclaré John Kerry au côté de Sergueï Lavrov. Nous voulons quelque chose qui soit efficace pour le peuple syrien, qui rende la région plus stable et plus sûre et qui nous ramène à la table de négociations ici à Genève pour trouver une solution politique.» Des détails à régler Les discussions entre les deux pays, débutées en juillet, ont été compliquées par de nouvelles attaques du régime de Bachar Al-Assad sur des groupes de l'opposition ainsi qu'une importante offensive menée dans le sud d'Alep contre le régime par des rebelles alliés à des combattants du Front Al-Nosra. Le Front Al-Nosra, jusqu'ici branche syrienne d'Al-Qaïda, a rompu ses liens avec l'organisation le mois dernier et a changé son nom pour «Front Fatah Al-Cham». Les équipes techniques russes et américaines seront chargées dans les prochains jours de trouver le moyen de distinguer les groupes rebelles soutenus par les Etats-Unis et les pays du Golfe, des djihadistes. La conclusion d'un accord résolvant les divergences des deux pays reste incertaine, Moscou et Washington soutenant des parties adverses. Les Etats-Unis avaient insisté sur une immobilisation des avions de Damas pour éviter des attaques sur des groupes rebelles modérés, mais Sergueï Lavrov a dit vendredi qu'une telle mesure n'était pas l'objectif de l'accord. Le sort de Bachar Al-Assad, soutenu par Moscou, n'a pas été évoqué lors des discussions. «Si les derniers détails peuvent être réglés, nous pensons que nous serons en mesure de répondre aux deux principaux obstacles à une cessation des hostilités : les violations du régime et l'influence grandissante du Front Al-Nosra», a déclaré vendredi John Kerry. Des positions divergentes sur l'opération à Daraya Dans le même temps, dans les faubourgs de Damas, l'évacuation des derniers rebelles et habitants du quartier de Daraya assiégé par les forces de Bachar Al-Assad depuis 2012 a débuté vendredi et devrait se poursuivre samedi à la suite d'un accord conclu entre l'armée et les insurgés. Le chef de la diplomatie américaine a jugé vendredi que le régime syrien avait «forcé la reddition» de Daraya, violant la trêve conclue en février, tandis que le ministre des affaires étrangères russes a décrit l'accord comme un «exemple» qui devait être «répliqué». Une autre zone assiégée syrienne pourrait « être intéressée par une opération similaire, avec la médiation de la Fédération de Russie», a ajouté Sergueï Lavrov, sans la nommer. Plus au nord, les combats se poursuivent sur le terrain, même si l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé jeudi que Moscou avait approuvé le principe d'une pause de quarante-huit heures dans les combats à Alep pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire.