USA et Russie s'activent autour du dossier syrien, laissant espérer une reprise rapide des négociations entre les représentants du président Bachar al-Assad et l'opposition. Les entretiens à huis clos entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry laissent espérer du nouveau avant septembre. Dans le cadre du sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), John Kerry s'est entretenu avec son homologue russe pour la deuxième fois en dix jours. Ils ont évoqué les conditions de la coopération militaire entre la Russie et les USA et de l'échange de renseignements en Syrie, ainsi que des "mesures concrètes" pour lutter contre les terroristes. "Washington et Moscou soutiennent des forces différentes dans la guerre civile mais sont prêts à coopérer étroitement", a reconnu Kerry. Selon la presse américaine, Russie et Etats-Unis vont coordonner leurs frappes aériennes contre les positions de la filiale d'Al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nosra (les deux organisations sont interdites en Russie). De plus, il sera interdit à l'armée de l'air syrienne d'attaquer les positions de l'opposition modérée. Enfin, les Etats-Unis insistent sur un cessez-le-feu de sept jours pour séparer les terroristes des opposants mais la Russie reste sceptique quant à cette proposition. A l'issue de l'entretien entre les deux chefs de diplomatie, le département d'Etat américain a publié un communiqué dans lequel Moscou et Washington appellent l'Onu à préparer des propositions sur la transition politique en Syrie s'appuyant sur la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et tenant compte de l'avis des acteurs du conflit syrien. Ces propositions constitueront le point de départ des consultations à venir.Les USA s'activent depuis que l'armée syrienne et ses alliés ont commencé le siège d'Alep, faisant peser le risque d'un blocus sur 250 000 civils. Oxfam, Mercy Corps et d'autres organisations humanitaires internationales ont condamné le siège d'Alep et averti que la nourriture s'épuiserait dans la ville d'ici quelques semaines. L'Onu a demandé lundi une interruption de 48 heures pour envoyer de l'aide humanitaire aux habitants assiégés. De son côté, la télévision publique syrienne a rapporté que l'armée avait assuré une sortie sûre de la ville aux habitants souhaitant la quitter. L'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, n'a pas non plus de temps à perdre. A l'issue de son entretien avec le représentant américain pour la Syrie Michael Ratney et avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, le diplomate a déclaré qu'il comptait relancer les négociations inter-syriennes à Genève d'ici fin août, sachant que les deux premières semaines seront consacrées aux préparatifs. Staffan de Mistura a précisé qu'il comptait sur l'aide de Kerry et de Lavrov car "le progrès dans les consultations entre la Russie et les USA crée une bonne atmosphère aussi bien sur le terrain que dans les négociations inter-syriennes".