La production nationale de ciment ne couvre pas la demande actuelle qui connaît un pic durant la période allant de mars à juillet, a indiqué mercredi El Hachemi Djaâboub, ministre du commerce, en marge du colloque sur le défunt Mahfoud Nahnah à Alger. Contrairement à Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, qui a expliqué la pénurie de ciment par le phénomène de «la spéculation», son collègue au gouvernement, El Hachemi Djaâboub, a laissé entendre qu'il s'agit juste d'un déficit en termes d'offre. Et pourtant, Abdelhamid Temmar a indiqué, en début de semaine, que les besoins des projets inscrits dans le programme du président de la République sont «totalement couverts par la production nationale de ciment», puisque les usines fonctionnent normalement pour approvisionner le marché. La décision d'importer un million de tonnes de ciment a pour but, selon Temmar, de «contrecarrer les spéculateurs et réguler le marché». Le ministre du Commerce a avancé, en revanche, un autre motif pour expliquer cette décision d'importation en expliquant que les besoins actuels sont de l'ordre de 18 millions de tonnes alors que l'offre n'a pas dépassé les 17 millions de tonnes par an. «La forte demande entre mars et juillet crée la tension et engendre la hausse des prix», a-t-il signifié, refusant l'idée que ce soient les spéculateurs qui influent sur la hausse des prix pour les porter jusqu'à 700 DA le sac de 50 kg. Entre spéculation et forte demande, ce sont les opérateurs chargés de réaliser les différents projets qui subiront les conséquences à travers des surcoûts inattendus. Dans le secteur du bâtiment, c'est le prix du mètre carré bâti qui sera encore révisé à la hausse à la lumière de cette flambée des prix injustifiée jusque-là. La solution retenue par le gouvernement Ouyahia est la construction de nouvelles usines pour augmenter la capacité de production. Or, cette solution ne portera ses fruits qu'à l'horizon 2011-2012, puisque la nouvelle usine de Djelfa, d'une capacité de 3 millions de tonnes/an, ne sera réceptionnée qu'en 2011 et les projets d'extension de trois autres cimenteries qui injecteront 6 millions de tonnes de ciment par an ne seront finalisés que dans au moins trois ans. Les capacités annuelles de production passeront à 20 millions de tonnes par an, a annoncé El Hachemi Djaâboub, pour qui cette hausse de l'offre mettrait un terme aux difficultés actuelles pour couvrir les besoins du marché. Pour l'état actuel, le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, a invité les entreprises à l'occasion d'une visite de travail à Chlef, à utiliser le ciment en vrac et à se doter de centrales à béton afin de réduire la consommation excessive de ciment en sachets et d'éviter en même temps la revente illégale de ce matériau de construction.