Même l'importation de la viande congelée qui était, il y a quelques années, une initiative louable, n'a pas réussi à réguler le marché national de la viande. Le mois de Ramadhan approche et l'inquiétude des citoyens quant aux prix qui vont caractériser le marché cette année s'amplifie. Les viandes fraîches sont affichées à des prix exorbitants. En effet, le bifteck est proposé à 1100 DA/kg au marché de Chéraga. Le veau est vendu à 950 DA et l'agneau à 750 DA. Les mêmes prix ont été observés au marché de Ben Aknoun. Ce qui a obligé les citoyens à acheter de la viande blanche, la seule qui reste abordable, le poulet étant proposé à 220 DA/kg à Chéraga. Cette hausse suscite déjà l'inquiétude et la suspicion quant aux éventuelles flambées des prix des viandes durant le mois de Ramadhan. «Même le maintien des prix ne peut pas m'aider à passer le mois de Ramadhan comme tous les musulmans», a avoué un quinquagénaire, en se plaignant de sa situation financière. L'opération d'importation des viandes congelées permettant aux familles à faibles revenus de goûter un tant soit peu à la viande, même si elle n'est pas vraiment bonne, notamment durant le mois de Ramadhan, ne s'est pas répercutée sur le marché des viandes dans la mesure où même la viande congelée s'affiche à 450 DA/kg. Cette opération n'a pas permis la stabilité des prix des viandes. «L'intervention des intermédiaires dans la commercialisation des viandes a fait que les prix ont augmenté. Notre marge de bénéfice est très infime et la flambée ne dépend pas de nous», a déclaré un boucher questionné sur les raisons de l'augmentation des prix. Pour rappel, en Algérie, la consommation de viande rouge est de 11 kg/habitant/an et de 8 kg/habitant/an pour la viande blanche. Toutefois, les besoins réels de consommation sont fluctuants selon les niveaux de vie du citoyen, son pouvoir d'achat et la variation géographique.