Selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes nationales (CNIS), les importations de viandes en Algérie ont baissé de 27,47% durant le premier semestre 2010, pour se chiffrer à 66,97 millions de dollars, contre 91,321 millions de dollars à la même période en 2009. Les quantités de viandes importées ont atteint 25.661 tonnes au cours des six premiers mois de cette année contre 33.748 tonnes à la même période de l'année dernière. En effet, les viandes bovines désossées congelées forment la majorité des importations avec 24.631 tonnes pour 62,8 millions de dollars, suivies par les viandes bovines fraîches ou réfrigérées avec 549,7 tonnes (2,4 millions de dollars), et les carcasses ou demi-carcasses de bovins fraîches ou réfrigérées avec 331,6 tonnes pour un montant de près de 1,4 million de dollars. Ainsi, de janvier à juin dernier, les importations de viandes ont été effectuées notamment avec le Brésil pour plus de 22.458 tonnes pour un montant de plus de 57,13 millions de dollars et l'Uruguay avec 1.323 tonne soit une valeur de plus de 3,57 millions de dollars. Les principaux fournisseurs de viande rouge congelée de l'Algérie sont: l'Australie, la Nouvelle Zélande, l'Argentine, le Brésil, le Salvador, l'Uruguay, le Danemark, la Georgie et l'Italie. En ce qui concerne les importations des viandes rouges fraîches, elles proviennent: du Brésil, Chili, Pays-Bas, Allemagne, Danemark, France, Irlande, Belgique et Italie. Il est à signaler que les importations alimentaires, qui représentent 15,17% du volume global des importations, ont baissé de 10,88% en s'établissant à 2,99 milliards de dollars en 2010. Cependant il est à souligner que sur les six principaux produits du groupe des biens alimentaires importés, trois ont subi d'"importantes baisses" en termes de montant. Il s'agit des céréales, semoule et farine (-34,13% à 969 millions de dollars), des viandes (-27,47% à 66,9 millions de dollars) et laits et produits laitiers (-16,73% à 458 millions de dollars). Cette tendance baissière que connaissent les importations ces derniers mois s'explique notamment par les mesures prises par les pouvoirs publics pour encadrer les opérations du commerce extérieur dans le but d'assainir cette activité et contenir les flux des importations de marchandises. Le mois sacré frappe à nos portes et déjà l'inquiétude des ménages est perceptible quant à la cherté des produits alimentaires. Les mesures annoncées par le gouvernement connaîtront-elles sur le terrain l'application nécessaire et efficace pour freiner l'appétit féroce des commerçants spéculateurs ? Il faut dire que les Algériens sont confrontés à ce problème récurrent de la flambée des prix des produits de première nécessité à chaque Ramadhan. En effet, l'année passée, les prix de la viande (rouge et blanche) ont enregistré une hausse vertigineuse. Cette année, les pouvoirs publics ont annoncé plusieurs mesures pour réguler l'approvisionnement du marché en produits de large consommation et lutter contre la spéculation sur les prix pendant ce mois de piété. Parmi les mesures qui ont été déjà prises afin d'approvisionner le marché durant ce mois et d'éviter ainsi une hausse des prix due à la rareté des produits, le ministère du Commerce a autorisé l'importation de 5 000 tonnes de viande fraîche ovine. Dans ce contexte, il faut noter qu'après avoir abandonné le marché du Soudan pour l'importation de la viande, l'Algérie a opté pour le marché indien. A cet effet, les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture et du Développement rural ont validé l'importation de viande fraîche et congelée de ce pays. Pour la viande blanche, les pouvoirs publics ont chargé pour ce Ramadhan la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda) de faire un stock suffisant en viande blanche locale. Ainsi, ce sont plus de 5 000 tonnes de viande blanche congelée qui sont stockées actuellement afin d'éviter le recours à l'importation pendant le mois sacré et de maintenir les prix à des niveaux acceptables.