Les crimes contre les enfants ne cessent de se banaliser en Algérie, ces derniers mois. Les cas de Brahim, Naoufel, Chaïma, Soundous, Nihal ne sont pas isolés. Cette fois, c'est l'auteure présumée du kidnapping et de l'agression contre l'enfant Jugurtha Hamama (7 ans) qui a été présentée au parquet de Tizi Ouzou et placée sous contrôle judiciaire. C'est ce qu'annonce un communiqué rendu public jeudi par le tribunal de Larbaâ Nath Irathen (25 km à l'est de Tizi Ouzou), territorialement compétent. La mise en cause a été interpellée suite à une plainte déposée par le père de l'enfant, en date du 10 septembre courant. Présentée au parquet de Larbaâ Nath Irathen, le 11 de ce même mois, elle a été placée sous contrôle judiciaire pour le chef d'accusation de «Tentative d'homicide», a ajouté la même source judiciaire. Selon les premiers résultats de l'enquête qui se poursuit, «cette agression est liée à un différend entre la famille de la victime et celle de la présumée auteure de l'agression», a-t-on souligné dans le même communiqué qui précise qu'«il ne s'agit donc nullement d'une affaire d'enlèvement». Attristé par le fait «barbare» contre son fils, Hassan Hamama, le père de Jugurtha a déclaré à la presse que «tous les habitants du village ont été traumatisés par la tentative d'enlèvement de mon fils, la peur s'est abattue sur tout le quartier, et les petits enfants ne peuvent plus sortir de la maison pour jouer». Quant à Kamel Hachour, représentant l'association des parents d'élèves de Tizi Ouzou : «Les parents ne peuvent plus laisser leurs enfants sortir seuls, les accompagner demeure un réflexe impératif, surtout à la sortie et à l'entrée de l'école.» Tout en affirmant : «C'est la panique générale qui s'empare des parents à Tizi Ouzou, les familles sont déstabilisées, la peur, l'inquiétude ont déjà pris de l'ampleur chez les enfants qui ne savent plus à qui faire confiance.» La solution, selon les juristes, réside dans une réelle volonté politique envers ce genre de crimes, qui s'accentue de plus en plus dans la société algérienne. Maître Arafat Blidi, avocat près la cour de Boumerdès, déclare : «L'arrêt de l'application de la peine de mort en 1993 a encouragé les agresseurs à commettre plus d'actes criminels. Le fait de pouvoir bénéficier d'une grâce, rend les personnes relâchées peu conséquentes envers la justice.» Avant de poursuivre : «L'investigation avec les accusés doit être secrète et le déroulement du procès dans ce genre d'affaires doit être confidentiel. Et pour ce qui est de la peine de mort, il est temps que l'Etat commence à l'appliquer sans aucune hésitation.» Me Blidi conclut : «Les militants et les organisations de défense des droits de l'homme, les imams, les enseignants, les avocats, les magistrats sont tous concernés pour contrer ces actes barbares…»