L'établissement public de santé de proximité de la commune (EPSP) d'Oued Mimoun, dans la wilaya de Tlemcen, est secoué par une très grave affaire d'escroquerie et de malversations financières. Un entrepreneur a déposé plainte contre son directeur auprès du parquet du tribunal d'Oued Mimoun. Selon les éléments de la plainte et du dossier d'instruction, les faits de remontent au mois de juin 2016 suite à l'exigence du directeur de l'établissement d'un chèque de garantie, non barré, vierge et signé, contre le versement de la première tranche des travaux exécutés au niveau de l'EPSP d'Oued Mimoun et de son annexe de la commune de Bensekrane, à l'entrepreneur K. Abdessamad. L'entreprise en question s'est vu attribuer légalement les deux projets publics suite à un avis d'appel d'offres national émis par l'EPSP d'Oued Mimoun. Ayant cru, selon ses déclarations, à un réel dépôt de garantie, l'entrepreneur a remis le chèque au directeur, sachant que les cautions des marchés publics se font par versement au compte de l'établissement et que cette clause n'est plus exigée par le nouveau code des marchés publics, à l'exception des entreprises étrangères. Le 26 juin 2016, le directeur de l'EPSP s'est présenté à la banque BNA où est domiciliée l'entreprise pour encaisser le chèque en question, portant la somme de 200 millions de cts. Alerté par sa banque, l'entrepreneur a fait opposition au chèque et a déposé plainte auprès du procureur de la République près le tribunal d'Oued Mimoun le 29 juin 2016. Lors de son audition, le directeur a affirmé que «cette somme d'argent représentait une dette que lui devait l'entrepreneur». Par ailleurs, il est reproché aussi au directeur de l'EPSP d'avoir enfreint la circulaire émise par le ministère de la Santé exigeant des établissements de santé et hôpitaux de ne s'approvisionner en médicaments et en consommables qu'auprès de la pharmacie centrale (PCH). Selon les différents rapports transmis au directeur de la santé de la wilaya pour lesquels une enquête a été initiée par ce dernier, le préjudice financier causé par l'approvisionnement auprès d'une pharmacie privée est estimé à plusieurs dizaines de millions de centimes. Il y est indiqué que les prix pratiqués par cette officine privée sont dix fois supérieurs à ceux de la PCH et pour des produits de qualité douteuse. Le rapport cite le cas des 100 boites d'anesthésie dentaire ne répondant pas aux normes médicales requises et qui a provoqué des chocs à des patients. Suite à ces incidents médicaux qui ont failli compromettre la santé et la vie des patients, une commission d'enquête a été dépêchée par le directeur de la santé et le produit a été retiré. Affaire à suivre.