Reprenant une information donnée sur facebook, le site DIA a annoncé l'admission, à l'hôpital militaire Aïn Naâdja d'Alger,des deux chanteurs de chaâbi, Amar Ezzahi et Abdelmadjid Meskoud. Amar Ezzahi, qui s'est retiré de la scène artistique depuis plus de dix ans - sauf pour quelques soirées familiales - pour cause de maladie, est considéré parmi les plus grands maîtres de la chanson chaâbie, aux côtés de Mazouz Bouadjadj. Bien qu'il n'ait enregistré que quelques cassettes, ce chanteur qui a décidé de se retirer depuis longtemps dans son appartement de la rampe Louni-Arezki, près du mausolée de Sidi Abderrahmane, compte le plus de fans. Timide, Amar Ezzahi ou Amimer pour ses amis, n'a pratiquement accepté durant toute sa carrière qu'un ou deux entretiens avec la presse. Concernant ce refus de se confier aux journalistes (il ne l'a fait que très rarement), un chanteur (petit concurrent) a expliqué cela par le fait qu' Ezzahi ne «sait pas répondre aux questions», alors que dans un enregistrement, le maître du chaâbi s'est montré d'une grande culture et maîtrisait parfaitement la langue française. La jalousie des uns et l'ignorance des autres ont donné naissance à plusieurs rumeurs telles que son absence à l'écran de télévision motivée par le fait qu'il n'est pas télégénique. Ezzahi n'a jamais été le genre de chanteur à donner une conférence de presse pour annoncer une nouvelle production ni à courir derrière les éditeurs ou les producteurs de télévision. Ezzahi, Amimer pour les initiés, n'a en fait que quatre enregistrements à la télévision, c'est-à-dire autant que le pionnier du chaâbi, El Hadj M' hammed El Anka. Il faut noter que la plus grande partie de ses cassettes ou CD mis en vente dans les boutiques ou au marché parallèle ont été enregistrés lors de fêtes de mariage. Il doit son succès surtout à son apprentissage de l'andalou, notamment auprès de Kaddour Bachtobdji, sa simplicité dans l'interprétation et son sens de l'innovation. Ezzahi est simple et agit dans la simplicité et la modestie. Il chante et anime les soirées auxquelles il est convié, notamment les fêtes familiales, à condition que l'ambiance calme soit garantie. Ezzahi a choisi de chanter le chaâbi car il est un enfant du peuple et a toujours su éviter les grands salons pour être près des gens simples comme lui. L'attente des fans De son côté, Abdelmadjid Meskoud, qui aurait été hospitalisé dans le même service, selon la même source, avait repris récemment sa forme après une intervention chirurgicale. Cette rechute est due, paraît-il, à la fatigue, vu que le chanteur avait été hospitalisé en février dernier suite à un AVC (accident vasculaire cérébral). C'est à Meskoud que l'on doit le grand succès El Assima et des qaçaïd telles que El qesba êuch el baz et Ethâlbi babana. Bien qu'il soit né en 1953, Meskoud a pu se frayer un chemin aux côtés des chanteurs de la troisième génération tels que Abderrahmane Koubbi, Reda Doumaz, Youcef Toutah et Chaou Abdelkader. Pour rappel, Meskoud a fait ses débuts dans le théâtre dans la troupe Mohamed-Touri à la place du 1er mai. Il se retrouvera quelques années plus tard dans la prestigieuse TTP (troupe théâtrale populaire que dirigeait Hassan El Hassani) avant de se consacrer entièrement au chaâbi. Bien qu'ayant les capacités, notamment la belle voix, la connaissance des anciens textes et une personnalité d'artiste, il ne se fera connaître du grand public que grâce à sa chanson El Assima qui sera reprise par tous les jeunes durant les années 1980. Avant qu'il ne se retire pour raisons de santé, Meskoud a fait partie de l'aventure du groupe El Gusto dont il était un des chanteurs et animateur durant de nombreuses tournées à travers l'Europe et l'Amérique. Aujourd'hui, tous les amateurs de chaâbi attendent la sortie de l'hôpital de ces deux grands chanteurs. Bon rétablissement à tous deux, Inchallah.