L'importation des véhicules de moins de 3 ans sera officiellement autorisée à partir de 2017, conformément aux dispositions du projet de loi de finances. Avec un nouveau cahier des charges bien ficelé qui ne permet pas d'importer des véhicules représentant des dangers à la circulation, cette mesure, tant attendue, étanchera la soif de plusieurs milliers d'Algériens qui souhaiteraient acquérir une voiture mais qui ne parviennent pas à l'avoir tant elles ne sont pas disponibles. L'interdiction qui frappe l'importation de véhicules d'occasion depuis 2009 sera ainsi levée l'année prochaine, dans le cadre du projet de loi de finances 2017. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, invité du forum d'El Moudjahid. Le ministre a indiqué que la loi de finance 2017 va autoriser l'importation de véhicules de moins de 3 ans. «Le retour de cette formule se fera avec un nouveau cahier des charges plus strict, avec de nouvelles mesures de sécurité, de façon à protéger l'acheteur.» Ajoutant que la législation en vigueur sur l'automobile n'est pas favorable pour l'économie nationale. «Le marché automobile nécessite une organisation et c'est ce que nous sommes en train de faire, même si cela demande beaucoup de temps et de persévérance.» «Le gouvernement examine actuellement les formules à travers lesquelles le marché de l'automobile sera organisé, notamment celui de l'occasion.» «En avançant que ce marché sera soit laissé au distributeur et au concessionnaire uniquement, soit il sera ouvert également à d'autres intervenants», a-t-il ajouté. S'adressant aux concessionnaires, Bakhti Belaïb a appuyé que «la décision du système des quotas a été motivée par la situation financière du pays et aussi par le besoin d'instaurer une transparence dans le secteur, pour développer le pays, surtout que l'Algérie est en négociations avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC)». Il est à rappeler qu'en 2005, les autorités avaient décidé d'interdire l'importation des véhicules d'occasion de moins de 3 ans, chose qu'elle autorisait avant, sous prétexte que le pays ne pouvait être la poubelle du monde, en référence à la qualité de certains véhicules. Pour le ministre, le marché d'occasion pourrait permettre d'importer des véhicules plus performants et beaucoup moins chers que certains véhicules neufs importés. En effet, a-t-il expliqué, «il existe des cas où certains constructeurs fabriquent des véhicules spécialement pour l'Algérie et qui sont loin des normes internationales». Le marché national des véhicules, a-t-il poursuivi, «doit être organisé pour que nous ne soyons plus arnaqués et victimes de manque de transparence». Par ailleurs, le ministre a dévoilé que «les discussions avec l'OMC sont toujours en cours, on a répondu à 193 questions. Le président Abdelaziz Bouteflika nous a incités d'accélérer les étapes pour la rejoindre». «Dans ces étapes, l'interdiction d'importer 2000 produits. Déjà, depuis l'application du système des quotas et les autres mesures pour protéger notre économie, plus de 100 entreprises ont été créées. La facture d'importation a été réduite à 17 milliard de dollars, dans les six premier mois de 2016, moins de 20% par rapport à 2015.»