Le ministre précise, toutefois, que cette levée, qui sera inscrite dans le cadre de la loi de finances 2017, sera conditionnée par des cahiers des charges et des garanties de civisme et de sécurité. « Des formules sont à l'étude pour que ce marché soit organisé et afin que tout risque d'arnaque soit écarté. Il se peut qu'il soit ouvert aux concessionnaires et aux distributeurs ou à d'autres parties », explique-t-il, jugeant préférable de mettre sur le marché des véhicules d'occasion de qualité et moins chers que des véhicules neufs de basse qualité et dont les prix sont exorbitants. Pour ce qui est des quotas, le ministre dira : « Notre souci principal est d'assurer la transparence dans le marché du véhicule. Il faut savoir aussi que nous avons favorisé certains concessionnaires par rapport à d'autres car ils se sont engagés à investir et à produire en Algérie. » Il a rappelé que l'interdiction sur l'importation des véhicules d'occasion a été évoquée lors des négociations avec les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). « La levée de l'interdiction est l'une des réponses que nous pourrons transmettre aux membres de l'OMC, qui contestent certaines de nos décisions. Il est tout à fait de notre ressort de trouver des réponses à leurs contestations sans que nous en soyons affectés », dit-il, en insistant, encore une fois, sur la nécessité d'adhérer à l'OMC. Il souligne, dans ce contexte, la grande influence de l'OMC sur le futur accord international relatif aux hydrocarbures. « L'Algérie a tout intérêt à être à l'OMC quand cet accord sera conclu. Dans le cas contraire, cela nous coûtera trop cher », prévient-il, estimant que la non-adhésion à l'OMC coûtera plus cher à l'Algérie que son adhésion. Le ministre, toujours concernant l'OMC, explique que l'Algérie observe actuellement, sur sa propre initiative, une pause pour mieux se préparer aux négociations. « L'Algérie prépare ses réponses aux 193 questions posées par les membres de l'OMC. Les négociations reprendront prochainement avec les membres majeurs de l'OMC, tel le Canada, qui a d'ores et déjà exprimé son soutien à l'Algérie. Nous allons leur faire part de nos revendications légitimes », fait-il savoir. Le ministre relève, néanmoins, des « lacunes » dans l'administration économique du pays qui affectent les négociations avec l'OMC. Il estime que l'administration économique du pays n'a pas les « capacités » qu'il faut pour mener à bien ces négociations. « Notre administration n'est pas qualifiée pour imposer des mesures de soutien et de protection de l'économie nationale. Hausse du nombre des exportateurs et baisse des importations Le système de règlement des différends est l'un des instruments de protection de l'économie nationale qui fait défaut à notre administration », indique-t-il. Le ministre assure, toujours dans ce contexte, que c'est l'archaïsme de certains segments de notre système économique qui pose problème et non l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il a soutenu, en outre, que l'accord d'association avec l'Union européenne est une référence et une carte de jeu importante dans les négociations avec l'OMC. « Il ne faut pas oublier que 98% de nos partenaires économiques sont membres de l'OMC », rappelle-t-il. Bakhti a appelé, par ailleurs, à la nécessité de créer une zone de libre-échange continentale pour la promotion des exportations nationales. A ce propos, le ministre a fait part d'une hausse du nombre des exportateurs algériens hors hydrocarbures durant les derniers six mois. « Nous comptons aujourd'hui 1.700 exportateurs au lieu de 1.100. Beaucoup d'importateurs africains se sont déplacés en Algérie pour prospecter le marché agricole et électroménager. Ils se sont rendu compte que nos produits sont de qualité et moins chers que ceux de l'Europe. Cela dit, nos exportateurs souffrent toujours de problèmes logistiques. L'acte d'importation demeure plus rémunérateur et plus facile à acquérir que celui d'exportation. Il faut inverser la donne », dit-il en annonçant que les licences d'importation seront élargies aux produits agricoles et électroménagers. Le ministre annonce, également, une réduction importante des importations au cours du deuxième semestre de cette année, signalant qu'elle a atteint les 17 milliards de dollars au premier semestre. « Nous n'avons pas touché aux matières premières nécessaires à la production locale », souligne-t-il, affirmant que le gouvernement n'a pas établi de liste de produits interdits à l'importation. Le ministre a évoqué la liste négative établie par l'Algérie dans le cadre de la zone arabe de libre-échange ainsi qu'une autre liste, qui sera élaborée prochainement, des produits qui ne bénéficieront plus de la franchise. Il s'agit des produits dont le pays d'origine n'est pas connu ou qui ne sont pas originaires des pays avec lesquels l'Algérie a conclu des accords.